La constitution de l'entendement humain est aussi merveilleuse, aussi savante que celle du corps. Les facultés de l'un ne font pas moins sagement appropriées à leurs différentes fins, que les organes de l'autre.
Il faut croire que les choses sont comme elles semblent être, sauf s'il y a une apparence contraire et plus forte. Il faut donc se fier aux autres (ou à ses propres facultés de connaissance) sauf si on a une bonne raison de croire qu'ils ne sont pas fiables.
L’homme de journée s’occupe de son travail, dans la persuasion de recevoir le soir son salaire; s’il n’avait pas cette persuasion, il ne travaillerait point.
Conscience est mot employé par les philosophes pour exprimer la connaissance immédiate que nous avons de nos pensées, de nos résolutions immédiate que nous avons de nos pensées, de nos résolution sactuelles, et en général de toutes les opérations présente à notre esprit. Il s'ensuit d'abord que les choses présentes sont les seules dont nous ayons conscience: appliquer ce mot aux choses passées, ce serait confondre la conscience et la mémoire; il faut ensuite observer qu'avoir conscience ne peu se dire que de ce qui est dans notre esprit, et non des choses extérieures: ce serait parler improprement que de dire qu'on a conscience de la table qui est devant soi: on la perçoit, on la voit, ; on n'en a pas conscience.
La constitution de l'entendement humain est aussi merveilleuse, aussi savante que celle du corps. Les facultés de l'une ne sont pas moins sagement appropriées à leurs différentes fins, que les organes de l'autre. Ou plutôt, comme l'esprit est un ouvrage plus nobles, et d'un ordre plus relevé que la machine du corps, il doit naturellement porter une empreinte plus éclatante de la sagesse de l'habile ouvrier qui fit l'un et l'autre, Ainsi l'entendement humain est déjà, par l'excellence de sa nature, un objet très digne de nos recherches; il en est encore plus digne par la grande influence que la connaissance de ses opérations, et de tout ce qui le concerne, a nécessairement sur toutes les branches de la science.
La mémoire, l’imagination, le goût, le raisonnement, la perception morale ,
la volonté, les passions, les affections et toutes les facultés actives de l’âme, offrent aux investigations philosophiques un champ vaste et pour ainsi dire sans limites.
Le sens du mot jugement est trop connu, et l'opération de l'entendement que ce mot exprime est trop familière à tous les esprits, pour qu'il soit besoin de l'éclaircir par une définition.
De même qu'une définition ne saurait donner l'idée de la couleur à un aveugle; de même la définition la plus exacte ne ferait point connaître le jugement à qui n'aurait jamais jugé, ou à qui ne serait point capable de réfléchir attentivement sur les actes de son esprit. L'utilité d'une définition est de fixer l'attention sur la choses définie, et sans cette attention la meilleure définition ne donne point de véritable lumière.
Mais au lieu de déclamer contre la philosophie, nous devrions former des vœux pour ses progrès; au lieu de blâmer les philosophes, et de relever les défauts de leurs systèmes, nous devrions plutôt respecter leur mémoire, et les honorer comme les premiers qui ont découvert en philosophie une vaste région trop log-temps inconnue. Et en effet, quelque peu de progrès qu'ils aient fait, ils ont ouvert la route aux découvertes à venir, et ils doivent partager la gloire qui en résultera.
L'homme qui bâtit des châteaux en Espagne, ne se captive pas dans la mesure trop étroite des vraisemblances de son propre caractère; il s'élève à la plus haute opinion qu'il puisse s'en former, et souvent fort au-delà de cette opinion; car les passions cèdent aisément à la raison dans ces luttes imaginaires, et les plus nobles effort se de la magnanimité et de la vertu lui sont aussi faciles, qu'il est facile, en songe, de fendre les airs, ou de plonger au fond de l'Océan.
A toutes les époques et dans toutes les langues, les différents modes de pensée ont été exprimés par des mots d'une signification active, tels que regarder,écouter, raisonner, vouloir et autre semblables. Il semble donc que c'est le sentiment naturel du genre humain, que l'esprit est actif dans ses différentes manières de penser, et que c'est pour cela qu'on les a appelées opérations, et qu'on les a exprimées par des verbes actifs.