Être émigré, que du boulot ! Ce n'est pas seulement avoir à s'intégrer et apprendre la ou les langue(s) du pays. Être émigré, c'est ne pas pouvoir enterrer ses proches, ne pas pouvoir partager leur dernière trajectoire, ne pas partager leur quotidien, c'est ne pas savoir qu'ils ne vont pas bien. Être immigré, c'est assister à un enterrement sur trois et à aucune naissance.
Laissez-moi vous expliquer : là d’où je viens, on fête ce jour [la fête des mères] toujours le 26 mai ; en Belgique, le deuxième dimanche du mois de mai sauf à Anvers où c’est le 15 août. Manque de bol, le petit mari est Anversois. Donc, si je comprends bien, j’envoie un bouquet de fleurs à ma mère qui habite en Pologne pour le 26 mai ; mais, moi mère, je pourrais l’espérer le deuxième dimanche de ce même mois, alors que ma belle-mère le recevrait le 15 août.
Mais tenez-vous bien, si ma mère vivait au Liban, ça aurait été le 21 mars.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Sinon, ça ne serait pas drôle.
Des réformes en vue ?
J’ai pourtant essayé. Essayé de changer de vie. Relever le défi de me réveiller à cinq heures du matin et manger du yoghourt maigre aux fruits secs. Pour les flocons d’orge et d’avoine, j’ai remercié d’avance (il y a des limites quand même).
J’ai tenu deux jours.
Les deux pires jours de ma vie.
L’étiquette du yoghourt me laissera d’ailleurs perplexe. Il serait :
Pur natur organic bio eco
Cinq adjectifs pour signifier la même chose (et ce n’est probablement même pas vrai). On nous prend pour des idiots, je vous assure.