The Myth of Average: Todd Rose at TEDxSonomaCounty
Dans sa formulation originale, le rêve américain
ne désignait pas le fait de devenir riche ou célèbre,
mais de pouvoir vivre pleinement sa vie et d'être apprécié pour l'individu que l'on était, non pour son type ou son rang (...) c'est un rêve universel que nous partageons tous.
... une nouvelle catégorie de "planificateurs" qui auraient la responsabilité de superviser les ouvriers et de déterminer la meilleure façon de standardiser les processus d'une entreprise. Taylor adopta un terme récemment inventé pour décrire ce nouveau rôle : le "manager".
Alors que l'idée de manager peut sembler assez évidente aux esprits modernes que nous sommes, elle allait à l'encontre de la sagesse traditionnelle de l'entreprise au XIXe siècle.
Avant Taylor, les sociétés considéraient comme une dépense superflue les employés "non productifs" qui restaient assis derrière un bureau et n'effectuaient pas de travail physique. Embaucher quelqu'un pour planifier un travail que lui-même n'était pas capable de faire leur paraissait absurde.
Les équipes de basket-ball les plus performantes
sont constituées de joueurs dotés de profils complémentaires.
Le fait qu'il n'existe pas un seul et unique schéma normal quel que soit le type d'évolution humaine - biologique, mentale, morale ou professionnelle - constitue la base du troisième principe d'individualité, le PRINCIPE DES PARCOURS.
Ce principe affirme deux choses importantes.
Premièrement, dans tous les domaines de notre vie et pour un objectif donné, il existe nombre de façons, aussi valables les unes que les autres, de parvenir au même résultat ; et deuxièmement, le parcours idéal pour chacun de nous sera fonction de son individualité propre.
Ainsi, nous nous imaginons souvent que le chemin qui permet d'atteindre un objectif particulier (...) est quelque chose qui se trouve là-bas, au-dehors, à l'instar d'un chemin forestier ouvert par les randonneurs qui nous ont précédés.
Nous supposons que le meilleur moyen de réussir dans la vie est de suivre ce chemin tout tracé.
Mais ce que nous dit le principe des parcours, c'est que nous créons toujours celui qui nous est propre
L'ère de la moyenne, donc - période culturelle qui va de l'invention de la physique sociale par Quételet vers 1840 à aujourd'hui - peut être caractérisée par deux hypothèses partagées de manière inconsciente par presque tous les membres de la société : l'idée d'homme moyen de Quetelet et l'idée de rang de Galton.
A l'instar du premier, nous en sommes tous arrivés à croire que la moyenne est un indice fiable de normalité, s'agissant, en particulier, de la santé mentale et physique, de la personnalité, et du statut économique.
Nous en sommes également venus à croire que le rang d'un individu en fonction de mesures d'accomplissement bien précises peut servir à juger de son talent. Ces deux idées tiennent lieu de principes directeurs à notre système d'enseignement actuel, ainsi qu'à l'immense majorité des méthodes de recrutement et à la plupart des systèmes d'évaluation des salariés dans le monde entier.
Les biologistes ont adopté une théorie sur la cellule moyenne, les oncologues ont prôné des traitements pour le cancer moyen, et les généticiens ont cherché à identifier le génome moyen. Conformément aux théories et aux méthodes scientifiques, nos écoles continuent à évaluer chaque élève en le comparant à l'élève moyen, et les entreprises à évaluer chaque candidat à un poste et chaque employé en les comparant respectivement au candidat et à l'employé moyens.
Mais, s'il n'existe pas de corps ni de cerveau moyens, cela soulève une question cruciale : comment notre société en est-elle arrivée à accorder une confiance inconditionnelle à l'idée d'individu moyen ?
Pendant les quelques années qui suivirent [mes premières expériences professionnelles, en tant qu'ouvrier puis dans un bureau d'appels],
je travaillai dans la vente au détail, la restauration, la vente et différentes usines, et partout mon travail se révéla standardisé, conformément à la croyance de Taylor que "le système doit être prioritaire".
Chaque fois, j'étais un rouage de la machine, sans pouvoir prendre la moindre initiative ou responsabilité personnelle.
Chaque fois, l'on attendait de moi que je me conforme aussi étroitement que possible à la moyenne - ou que je sois comme tout le monde, mais en mieux.
L'hypothèse phare qui a présidé à des décennies de recherche neuroscientifique est dénuée de fondement :
le cerveau moyen n'existe pas.