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Citation de GeorgesSmiley


Là, sur la route, il y avait un cadavre mutilé, celui d'un écureuil de terre qui avait voulu traverser et qu'une voiture avait écrabouillé ; d'autres voitures passeraient dessus jusqu'à ce qu'il soit réduit en une poussière que le vent emporterait. Ce n'était pas la peine de dire quoi que ce fût à Papa, il répondrait que les écureuils propagent la peste, ou tout au moins qu'ils ont des puces qui la propagent. De temps en temps il se produisait des cas de cette maladie et les journaux devaient passer cela sous silence car ç'aurait été mauvais pour la vente des terrains.
Mais le garçon songeait à la pauvre petite bribe de vie qui avait été anéantie si soudainement. Comme l'existence était cruelle et comme c'était bizarre que les choses poussent et aient le pouvoir de se faire elles-mêmes, de rien apparemment. Et Papa ne pouvait pas expliquer cela; il disait que personne ne le pouvait ; c'était ainsi, tout simplement. Puis vint au-devant d'eux un chariot de ferme, vieille machine délabrée chargée d'ustensiles de ménage. Pour Papa ce n'était rien qu'un obstacle, mais "Bunny" aperçut, juchés à l'arrière du chargement, deux gamins de son âge qui le considéraient avec de grands yeux mornes et indifférents. Ils étaient pâles et semblaient ne pas avoir mangé à leur faim. C'était là un autre sujet de réflexion : pourquoi y avait-il des pauvres et personne pour leur venir en aide ? En ce bas monde, expliquait Papa, il fallait s'aider soi-même.
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