Ces Noirs avaient pour ancêtres des sauvages d’Afrique ; depuis, ils avaient vécu comme esclaves ou avaient subi le joug d’une société régie par les traditions esclavagistes. Pour la première fois de leur vie, ils étaient libres, libres de satisfaire leurs plus basses passions, libres de s’abêtir. On avait fait appel à eux pour faire échouer une grève ; mais une fois l’affaire réglée, on les rembarquerait et leurs maîtres d’aujourd’hui ne les verraient plus jamais. Aussi n’hésitait-on pas à leur fournir, moyennant finance, des femmes et du whisky en quantité. C’est ainsi que les abattoirs avaient sombré dans l’anarchie.