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Critiques de Valentin-Yves Mudimbe (3)
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Shaba Deux, les carnets de Mère Marie-Gertrude

La Guerre du Shaba, Stylisation littéraire et vérité historique : Une lecture de « Shaba deux, Les carnets de Sœur Marie-Gertrude » de V.Y. Mudimbe

Shaba II, en sous-titre les carnets de Mère Marie Gertrude.



Mudimbe choisit la forme du journal intime pour dire la deuxième guerre du Shaba. Le récit s’étend du 28 mai au 29 juin. Le 30 juin, jour de l’indépendance, Mère Marie-Gertrude est enlevée et est assassinée. C’est l’épilogue. L’auteur affirme le réalisme certain de l’histoire racontée : les évènements historiques liés à la guerre qui a frappé le Shaba en 1977 et 1978. Le Shaba redevenu le Katanga. De ces événements il a fait comme il affirme : « un montage sorti de mon imagination, et même les plus véridiques des faits ont été passés par l’imaginaire » (1). En fait, une construction littéraire de la guerre.



À cet égard, Bisanswa dit :

L’écriture africaine ne procède pas d’une mise à distance de l’histoire et de la fiction, mais elle les réinterprète. Pour saisir cette dialectique du discours historique, romanesque et autobiographique, c’est sans doute à chaque page de roman qu’il faudra relire et interroger, tant elle est liée au double investissement qui s’opère en elle du temps de la vie qui passe et du temps de l’écriture qui cherche à raconter cette vie (2).



La guerre est lue et vue au travers de la conscience d’une religieuse. En prenant comme prétexte la guerre qui a frappé la ville de Kolwezi, Mudimbe s’est focalisé sur la manière dont les religieux et les religieuses, les prêtres ont vécu cet évènement. Les rapports de force du pouvoir local religieux et celui des missionnaires européens. La guerre crée des deuils dans les cœurs de femmes, des mères, des enfants mais elle créée aussi des deuils fondés sur une différence raciale. « L’art romanesque crée […] un univers ayant ses propres lois et ses propres critères […]. Le romancier s’évertue à défaire les faits, à recréer les données de la réalité »



Mudimbe passe par un détour pour énoncer la guerre du Shaba. Il délègue une religieuse qui fait parvenir au lecteur la rumeur ; et aussi ce qu’elle sait personnellement de la guerre : les plaies des militaires qu’elle soigne cachés sous un autre habit.



http://mondesfrancophones.com
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L'écart

Le chef d'œuvre romanesque de Mudimbe sur le déchirement identitaire de l'intellectuel africain "occidentaiisé".



Le troisième roman du zaïrois Valentin-Yves Mudimbe, paru en 1979, est sans doute son plus durement tragique.



Tour de force construit autour de l'impossible quête identitaire du Congolais dit "évolué", tellement nourri de culture universitaire occidentale qu'il en devient presque incapable d'appréhender la réalité de son propre pays, ce récit se présente comme le journal de la dernière semaine d'un ethnologue congolais, confronté à ce dilemme à propos d'une étude sur une peuplade de la brousse, dont la difficulté lui fait réaliser "l'écart" irréversible qui est désormais le sien, à tous points de vue, y compris sexuels, amicaux et amoureux, et va le conduire au suicide.



Avec ce chef d'œuvre d'humour sombre, superbement écrit, l'auteur, pourtant avant tout philosophe et anthropologue, réussissait une impressionnante plongée dans les contradictions intimes d'une Afrique moderne...



"Il me fallait plier. Trouver une sortie... Amer, face à mon impuissance... Le terme me qualifiait bien. Je rêvais de dire la pureté d'un monument. Le projet était, d'après Soum, stupide. L'expression d'un désarroi... Il me fallait changer de saison : abandonner le long d'un sentier mes cruches ébréchées, prendre une pioche pour construire des autoroutes... Condescendant, il m'expliquait la meilleure manière de vénérer la terre d'Afrique : "Depuis une trentaine d'années, l'on essaie de nous divertir. On nous clame la richesse et la complexité de notre culture... La belle affaire ! Quand la plupart des nôtres n'ont pas un repas correct par jour. Tu vois, Nara, on nous a appris, avec la négritude, à nous gratter... Une diversion pour enfants de riches... Toi qui es historien, tu peux comparer : on nous voudrait tous spécialistes de l'effeuillement. Pense aux problèmes du "Triomphe d'Henri IV", de Deruet..."."

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L'odeur du père

Le Congolais Valentin-Yves Mudimbé a mené une « archéologique » des discours scientifiques occidentaux sur l'Afrique afin d'en dégager la part d'idéologie
Lien : https://www.lemonde.fr/afriq..
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