Couchant
Couchant de framboise sur les monts en été,
Dans le grand giron du soir rougi
Les framboisiers du ciel leur poids ont secoué :
Écrasé, tout le monceau blet s'élargit.
À l'horizon pendent les fruits rouges et mûrs.
Sortent de leur ombre profonde en humant,
Les ours de la nuit à trop vorace allure
Et mangent la douce framboise du couchant.
(p. 227)