AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


JEANNE, ÉMIGRÉS
Autant que je sache, raconta Jeanne Modigliani à trois Polonais barbus qu’elle avait rencontrés à Florence en 1958, les ennuis de mon père ont commencé le jour des Rois en 1920, lorsque à la Rotonde, il a vendu à l’archange Gabriel le dernier morceau de ses poumons au demeurant ravagés.
Avec une partie de l’argent, il acheta du poisson et du vin.
Il but le reste.
Il rentra à la maison ivre mort.
Pendant des jours, il cracha le sang.
Il mourut avant la fin du mois.
Et c’est à peu près tout.
Jeanne Modigliani but son café avant de se fondre dans la foule qui envahissait les rues brûlantes. Quelle calamité, dit le premier Polonais, dont l’haleine sentait la vodka, que devoir toute sa vie porter le nom de MODIGLIANI.
Pour sûr, acquiescèrent les autres.
Ils trinquèrent et vidèrent leurs verres.
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}