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Critiques de Vera Feyder (6)
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Impasse de la tranquillité

Un intermède marrant à propos .... d'un viol tragique !

Il faut le faire !

C'est cependant ce que Vera Feyder nous propose en nous plongeant en pleine France profonde, plus précisément à Fondouce, un bled fictif au coeur de l'Allier, en Auvergne-Rhône-Alpes. Et plus précisément encore en son centre nerveux : le "Café des Sports".

Nous connaissons sûrement tous des bistrots similaires dans les petits villages des régions un peu à l'écart où il représente la centrale de renseignements sur les habitants locaux, leur vie publique et avant tout privée.

Dans sa pièce radiophonique "Impasse de la tranquillité", diffusée pour la première fois en octobre 1990 sur France Culture et publié, l'année après, dans la collection "Papiers" par l'éditeur de qualité, Actes Sud, l'auteure nous fait vivre un moment palpitant dans l'histoire éternelle de cet hameau paumé.



Vera Feyder, bien que Liégeoise de naissance (en1939) et à ascendance polonaise, connaît la douce France comme sa poche, pour y avoir travaillé et vécu pendant de nombreuses années, entre autres à France Culture justement. Sa vie n'avait pourtant pas débuté sous les meilleures auspices : son père, mort comme juif à Auschwitz, et comme môme atteinte de phtisie doublé d'anorexie. Très jeune, elle s'affirme comme poétesse, suit les cours de l'Académie Grétry dans sa ville natale avant de monter à Paris. Elle a écrit une impressionnante bibliothèque constituée de recueils de poésie, récits, nouvelles, romans et théâtre. De Vera Feyder j'ai lu sa pièce de théâtre "Petite suite de pertes irréparables", située dans un train, où le protagoniste principal essaie de se concentrer sur son livre tout en écoutant les conversations des autres voyageurs. Un audiodrame qui m'a bien plu, je dois dire. En 1977, elle a obtenu le Prix Victor-Rossel avec son roman "La Derelitta" - comme Jean-Claude Pirotte, 9 ans plus tard, pour son "Un été dans la combe".



Il est grand temps de vous présenter les personnages. À commencer par les exploitants du bistrot : Babette et Babour Pichon, qui ont la soixantaine. Babour n'est pas bête, mais un peu spécial. Babette, née Guillemine, aurait préféré devenir institutrice, bien que ses potentiels élèves ne seraient jamais devenus membre de l'Académie française, comme elle a le chic de massacrer les proverbes français, tels un "prince-sans-rire", gai comme un "poinçon", etc.

Puis, il y a le gendarme François Luçon, la cinquantaine, pas diablement futé, qui vit toujours chez sa mère, une nonagénaire. Le couple Marthe et Gaston Mignaud, également la soixantaine et des retraités. Et pour clore la galerie fantastique : le jeune désoeuvré Raoul et la sexy serveuse Sylvette. Sans oublier le chien, qui, comme il se doit pour une bonne écrivaine liégeoise, s'appelle Tintin.

L'interaction entre ces "dramatis personae" a essentiellement lieu au Café des Sports, situé près d'une ligne TGV, qui, a chaque passage de trains ne coupe pas uniquement les conversations hautement spirituelles, mais provoque un tremblement général de verres et d'assiettes.



L'histoire démarre par la énième querelle entre Babette et Babour, cette fois-ci axée sur l'emploi du mot "forcément" sans raison valable. Discussion particulièrement philosophique, pendant laquelle Babette reproche à son Babour que les hommes n'ont que "des saletés à la bouche", mais qui est interrompue par l'arrivée du gendarme Luçon, porteur d'une nouvelle dramatique et d'une convocation au poste de garde.



Il se trouve que la petite Coralie a été violée et tuée près de la rivière, non loin de l'endroit où Babour et Gaston ont coutume d'aller pêcher et où un touriste néerlandais de passage aurait vu les trois. Pour le garde-champêtre l'interrogatoire d'un Hollandais qui ne comprend qu'un mot de français sur deux et de qui on ne comprend qu'un mot sur trois, n'est pas évident. En plus, il paraît que le jeune Raoul a aussi l'habitude de se rendre à cet endroit.



Qui a violé et tué la petite Coralie ? De ma part, c'est bien sûr "motus et bouche cousue " !



Bref, un intermezzo, qui sans être de la grande littérature n'est pas désagréable du tout à lire.



Pour terminer, je cite une perle de l'immense sagesse de Babour : "...les Femmes, c'est comme les mouches, ça ne s'attrape pas avec du vinaigre" !





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Caldeiras

Vera Feyder dédie ce roman aux déracinés, opprimés, torturés, hommes et bêtes, à tous ceux qui souffrent de la solitude, du manque de chaleur, du manque d'amour comme ses héros : Tina, qui sue sa vie depuis sa sortie de l'orphelinat, dans un atelier de couture de Liège, et Nat dont les nombreux pseudonymes ne cachent qu'un désespoir profond. un roman aux accents bouleversants pour dire la souffrance et l'humiliation quotidiennes qui détruisent plus sûrement un homme qu'une violence physique.
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L'éventée

Dès les premières lignes de L’éventée (qu’on peut lire ici), j’ai été séduite par l’écriture poétique de Vera Feyder, et j’ai imaginé qu’il ne serait question que de ces jours qui suivent une rupture. Or, tel n’est pas le cas. Interviennent des personnages qui n’ont rien à voir avec celle qui vient de rompre, même si c’est elle qui les croise. Se glissent des bribes du passé qu’on ne comprend guère. Si bien qu’au bout de soixante pages, j’ai décidé d’abandonner, malgré la très belle écriture de Vera Feyder. L’auteure m’avait perdue dans les dédale d’une fresque qui m’éloignait des protagonistes de départ à un point tel que mon intérêt n’y était plus. Dommage.



Mais la vie est trop courte pour aller jusqu’au bout de livres qui cessent de nous interpeller, parce que trop loin du projet annoncé et amorcé.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Règlements de contes

Ce texte séduit par son rythme endiablé et par son irrésistible drôlerie. Mais il se révèle aussi plus grave, plus profond et par là même plus subversif qu’on ne pourrait le penser à première vue. Car en passant ainsi à la moulinette les contes de fée de notre enfance, Vera Feyder nous intime de préserver l’irrévérence, l’imagination et la liberté face aux enchantements clé-sur-porte de notre monde contemporain.
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Petite suite de pertes irréparables

Une pièce de théâtre fourmillante de vie, criante de vérité, où le Voyageur, qui en est le héros, ne cesse de perdre, de retrouver et de reperdre le fil de sa lecture, happé bien malgré lui par les conversations de ses compagnons de voyage.
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Caldeiras

C’est un livre magnifique que ce gros roman incandescent, volcanique, nourri d’une révolte viscérale et qui m’a révélé une toute autre facette de l’œuvre de Vera Feyder.
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