Véronique Dufief

Je voudrais travailler avec toi à cette prouesse qu’on appelle en physique, résilience : capacité élastique d’un matériau à reprendre sa forme initiale après avoir été soumis à un choc ou à une pression déformante, la résilience représente,dans la sphère humaine, la capacité à résister et à surmonter les épreuves et les crises de la vie. Voilà l’œuvre qui incombe à chacun de nous.

Qui soigne et qui guérit ?
Qui lutte et qui remporte la victoire ? Je n’avais plus besoin d’en rien savoir. Je désirais de tout mon être ne plus avoir besoin de jamais savoir autre chose que le jour qui point, le désir qui le point aujourd’hui de ne plus jamais laisser passer un seul jour sans l’habiter.

"La prière, c'est également un réseau presque aussi dense et aussi performant qu'Internet. C'est l'inter-connexion mystérieuse, obscure, invisible, de tous ceux qui croient à la possibilité d'entrer en relation avec autrui, aussi bien les vivants que les morts, par la puissance d'un amour dont nous sommes tous dépositaires mais qui ne prend son sens et n'acquiert sa plénitude que lorsque tous les cœurs se rejoignent. Nous faisons tous l'expérience, quand nous sommes amoureux, de l'ineffable proximité de l'autre qui occupe nos pensées jour et nuit, alors même que nous ne passons pas concrètement tout notre temps en sa présence. Prier est l'expression de cet amour qui nous investit jusqu'au plus secret de nos pensées, jusqu'au plus profond de notre for intérieur. Prier, c'est se reconnaître totalement dépendant de l'amour des autres en l'absence de quoi nous savons être incapables de vivre."

"Il ne tient qu'à nous de limiter avec humilité l'horizon de notre vie au jour d'aujourd'hui, sans perpétuellement rêver des ailleurs mirifiques d'un futur qui ne cesse de reculer au fur et à mesure que nous tentons de faire main basse sur ses mensongères promesses."

Je marche, et, dans mon effort pour ne pas rester engluée dans l'engourdissement de la mélancolie, j'entraîne avec moi en pensée tous ceux qui cloue au pilori la folie d'un temps qui court après lui-même et s'étourdit de sa frénésie.

Une journée d'inexistence. Pas l'envie de vivre, comme une poigne nauséeuse à la gorge, dès le réveil. Creux d'un jour morne.

En tant qu'enfants au sein d'une famille- ce que nous restons toute notre vie-nous tombons aussi malades, je crois, pour - les autres-Les plus fragiles et les plus réceptifs d'entre nous- et les deux vont toujours ensemble- "captons" les souffrances de notre entourage. (p.117)

Vouloir n'être plus, Najuka, qu'une herbe sans nom dans la forêt, un courant d'eau limpide dans les remous de la rivière. Ne plus avoir pourtant aucun pouvoir de transmutation.

Si ta chair ,Najuka, est fissurée comme le fut la mienne, si aucun amour ne peut t'approcher parce que tu as la fièvre sauvage des animaux blessés,, va demander à la rosée dans les fleurs ce baiser que les lèvres humaines ne peuvent pour le moment te donner.

La première de toutes les camisoles, c'est celle de la solitude. Celle où de lui-même s'emprisonne celui qui a tant rêvé d'amour que c'en est devenu pour lui une crucifiante chimère.

Vouloir n'être plus, Najuka, qu'une herbe sans nom dans la forêt, un courant d'eau limpide dans les remous de la rivière. Ne plus avoir aucun pouvoir de transmutation.

Si ta chair, Najuka, est fissurée comme le fut la mienne, si aucun amour ne peut t'approcher parce que tu as la fièvre sauvage des animaux blessés, va demander à la rosée dans les fleurs ce baiser que les lèvres humaines ne peuvent pour le moment te donner.

Les fous sont de grands silencieux que blesse jusqu'à l'intime la cacophonie de tout ce que personne n'écoute.

Le monde n’a besoin de rien d’autre que de cœurs aimants. Soit celui-là, Nãjuka.Sois ce cœur qui aime en dépit de lui-même et de son impuissance foncière, pourtant assumée, à changer quoi que ce soit au cours apparent des choses.

La laideur au service de la planification urbanistique mise en œuvre par ce service qu'on dit "public". Au service de quoi? On peut parfois se le demander. Si on demande "de qui", la question reste sans réponse: le principe du totalitarisme est de nier la notion même de personne.

"Vivre dans l'écrin de la journée d'aujourd'hui n'est pas le programme d'une résignation contristante : c'est, quand on ne peut plus se tenir debout, se blottir tout contre le joyau du jour qui ne cherche qu'à nous étreindre tendrement de sa lumière."

"(...) ceux d'entre nous qui s'appliquent à épouser le mouvement de leur vie savent que ces épousailles passent par la reconnaissance de la faillibilité, de la limite, par l'expérience du dénuement intérieur."

Le pardon est la forme la plus haute de l'amour. Ce n'est pas seulement le christianisme qui le dit, mais aussi l'histoire des mots, et, à travers eux, l'histoire de ceux qui les ont portés en eux comme une parole vivante. "Parfaire", en français, c'est faire quelque chose jusqu'au bout. "Parachever", c'est aller jusqu'au bout de l'accomplissement. "Pardonner", c'est aller jusqu'au bout du don, c'est porter le don à sa perfection, c'est donner à tous en partage ce qu'un seul ne peut contenir, c'est donner à chacun la part qu'il a dans la multitude.