Elle (…) prépare quelques repas pour la semaine ou plutôt s’assied et me donne ses directives. Elle ne connaît aucune recette dans le détail. Depuis quelques temps, je sens l’urgence de la transmission. Elle a accepté que ce soit moi qui cuisine pour elle. Mais il est très difficile de reproduire ses recettes car les ingrédients n’ont jamais été pesés et c’est au regard et à la quantité qu’elle tient dans sa large main qu’elle accomplit son savoir faire. Mais ce projet de cuisiner ensemble la fatigue et, très vite, je comprends qu’il est presque trop tard pour apprendre ce qui, adolescente, ne m’intéressait pas. (pp.51-52)