Et quels souvenirs, palpitent dans l'air!
De l'autre côté de la Seine, le palais des rois qui ont fait la France.
Ici le palais où ont tenu à honneur d'être accueillis tant d'écrivains et de savants illustres.
C'est dans ce petit hôtel tout proche que Bonaparte, élève de l'Ecole militaire, venait passer ses dimanches de jeune homme pauvre.
Balzac m'avait révélé le "noble faubourg".
Les naturalistes m'ont conduit dans les faubourgs ouvriers.
A l'intersection de la rue Ramey, ci - devant chaussée de Clignancourt, et de la rue de Clignancourt, ci - devant rue du Château, était l'"entrée des champs", but de promenade quotidien, par les belles soirées printanières de Germinie Lacerteux et de Jupillon.
J'aime le grouillement des Halles et la mélancolie du Palais Royal, le chic de l'avenue Foch et le débraillé de la rue de la Gaité, le cosmopolisme de la rue de la Paix et le provincialisme du Petit Mont-rouge.
La gloire de la rive gauche, c'est le quai de Conti.
Le paysage de ciel, de pierre et d'eau qui s'offre au regard est tout ensemble le plus ferme de lignes et le plus vibrant qui se puisse concevoir.
Voici dans la rue des Islettes, qui s'appelait alors rue Neuve de la Goutte-d' or, le lavoir qui vit la bataille de Gervaise et de la grande Virginie.
Un parisien de naissance à qui l'on proposerait de remonter à pied, pour le plaisir, l'interminable rue de Bagnolet, il en ferait des gorges chaudes.
Quai de Bercy, j'ai déjeuné au restaurant des Marronniers où Mme Duhamain, la Bovary d'Henry Céard, connut les platitudes de l'adultère.