L’enseignement de la poésie exige que l’on consente à oublier ce que l’on sait, à se déprendre de ses cadres interprétatifs, pour ensuite les retrouver et les confronter à une lecture intuitive de l’œuvre ; remonter aux origines de la poésie, en considérant tout poème comme le premier, le dernier ; oser déconstruire, défaire ce que l’on fait : sitôt une règle, un principe énoncés, envisager la possibilité de les transgresser, de les contredire. Avoir le goût du risque, donc, mais aussi l’esprit d’humilité. Peut-être cela suffirait-il à en faire un modèle pédagogique…