Non, ils se rendaient pas compte. J'entendais leurs rires, leurs hourras, à chaque fois qu'un vieux coucou faisait une cabriole dans le ciel...
N'importe lequel de ces avions pouvait leur tomber sur le nez dans la seconde, ils s'en fichaient, insouciants, ils rigolaient... Papa l'avait dit hier : "Nous somme le plus grand pays du monde, la plus grande civilisation. Grâce aux progrès, tous les hommes seront heureux sur la terre."
Punaise de punaise. Punaise de progrès. J'avais pas envie que tous ces gens se prennent un avion sur la tête. J'avais encore moins envie qu'ils se prennent une guerre sur la tronche. Et pourtant, elle arrivait...
Dans quatre ans, Baptiste, Jojo et même le petit Louis un peu plus tard, allaient se retrouver dans des tranchées, en train de tuer et de se faire tuer...Et je pouvais rien faire.