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Critiques de Vincent Germani (11)
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Léman IX

LIVRE MASSE CRITIQUE

Livre assez inclassable, c'est un petit peu un OLNI : objet littéraire non identifié. J'ai été très emballé au début car l'histoire débute au bord du Léman à Villeneuve. Et Villeneuve, c'est ma sortie d'autoroute lorsque je vais dans mon appartement dans les Alpes françaises près de Thonon. Du coup, j'ai tout de suite été mis dans une ambiance qui m'est familière. Le livre est très très bien écrit ; la langue française est maîtrisée et maniée avec brio ! Pour le fond de l'histoire, divisée en deux parties principalement, c'est un peu plus confus. L'ensemble "tourne un peu en rond" et manque de clarté ; mais la 2è partie anime un peu plus le récit. Même si je reste un peu mitigé sur l'histoire, ce fut une découverte surprenante.

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Léman IX

Je viens de refermer Léman IX de Vincent Germani. Que reste-t-il de ma lecture ? Des « sensations » qui entrent en résonance avec ma propre sensibilité. Ici, un charme certain, un envoûtement même, dus aux ambiances aquatiques :

« les lieux lacustres sont source de bouleversements psychologiques, une âme en peine pouvant, au détour d'une promenade ou au gré des eaux, communiquer avec une autre et la modifier. »

et ces « lacs qui sont faits pour des morts douces ». « Le temps est un fleuve régulier qui ne connaît pas les écluses ».

Sur tout cela plane une brume, l'Ange du lac Léman, l'âme de Cortesia « qui s'incarne dans des animaux ou modifie la conscience de certains » et ces personnages qui se meuvent comme sur un échiquier en fin de partie : Michel, sa femme Fabienne malade et leur fils Rodolphe. En miroir un autre trio : celui que compose le Club du Jura où office Michel avec Sylvie Viallon une psychanalyste et son « cerbère » Octave à la recherche d'un Éveil philosophique « d'Athènes au Bhoutan »... mais c'est le narrateur qui nous intrigue le plus, accompagné de son psychiatre Lourdel qui suit son patient de loin par des appels téléphoniques :

« Léman IX vous soulage-t-il au moins de vos ruminations ? »

Le mystère de ce carnet trouvé au sol nous entraîne sur des cheminements et l'évocation fréquente d'une « autre scène » suggérée par l'auteur.

Kafka, Marguerite Duras, des correspondances, une petite musique qui me semble familière...
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Des gens du lac

Quatre nouvelles avec en illustration un lac imaginaire dans un décor onirique.

« Insensé je suis et insensé, je cours, à travers champ sec, jaune et vert clairsemé de digitales décapitées sous mes semelles, sous mon sabot de dieu-taureau. »



La visite d'un musée aux salles énigmatiques…

Une gencive qui se ronge doucement…

Un chat qui a toujours droit à trois mets…

Une « bonne chrétienne » d'une grande élégance en chemin grâce aux pages d'un magazine…



Et puis une gare proche qui permet de s'échapper…



« Qu'est-ce qui me prend ? Je sais. Sa jupe paysanne, son chemisier sans manches, ses muscles féminins, le savon frotté sous ses aisselles, ses seins moulés dans l'eau des rivières – j'en suis sûr… »



Il faut se laisser porter et accepter la logique des rêves qui nous ouvrent les portes de l'étrange et de la poésie un peu comme dans l'univers du surréalisme. « Des gens du lac » est une nouvelle facette de l'oeuvre de Vincent Germani qui se dessine tranquillement de livre en livre.

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Le salon de Madame de Fropo

Le 14 septembre à l'hôtel le Majestic, Marie Bonaparte fera la réclame de la psychanalyse. »



Dans la ville de Vichy les choses se précipitent, car peu de temps après cet événement, la veuve Wilhelmine de Fropo ouvrira son premier salon aux élégantes, aux artistes, aux intellectuels avec l'aide du maire Louis Lasteyras. Vincent Germani nous dépeint toute une galerie de personnages dans une époque qu'il saura restituer en « couleurs » : Ester, la bonne ; Adèle, la voisine qui tire les cartes comme une bohémienne ; Jérôme le jeune secrétaire et enfin André une gouape qu'il sera difficile de contrôler...



Le livre de Vincent Germani est un petit prodige d'imagination pour suggérer la ville de Vichy à cette époque : les villas, les grands hôtels, les termes, le parc des Sources, et puis ces petits détails qui donnent de la véracité à son récit : « Quant au livre de raison de la famille Fropo, où l'on note les naissances, les mariages, l'état des saisons, je ne l'ai jamais retrouvé... »



Un roman d'ambiance et d'intrigues tout en délicatesse, tant s'en faut que Madame Fropo échoue presque dans son projet par la langueur qui la gagne.

« L'ancêtre romain », telle une carte divinatoire d'Adèle, assombrira son destin : « il fut de votre famille, du temps des Romains. C'est un homme qui fut crucifié. Au cours d'un orage violent, je vous conseille de ne pas ouvrir votre porte à l'inconnu qui osera s'approcher de vous. »



Le courrier de Vichy et un journaliste tout exprès descendu de Paris rendront compte du salon de Madame de Fropo qui sera un succès... teinté de vague à l'âme :

« Par moi, les Fropo marqueront-ils un peu les esprits ? Les jours tristes, je me dis que l'esprit est limité et que nous avançons dans cette vie comme des prisonniers tâtant les parois d'une cellule, si la vie est une prison et le ciel une libération. »



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Léman IX

"Des nombreux textes lus cette année quelques uns m'ont fait vibrer tant au niveau de la construction, du style, de l'histoire narrée, et trônent en ma bibliothèque mentale ; "Léman IX" siège en leur compagnie, l'originalité de sa forme lui donne une aura particulière qui le distingue des autres sans s'imposer. Merci."

Pascal
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Léman IX

J'ai aimé cet énigmatique histoire m'entrainant sur des rives et paysages inconnus. J'ai aimé l'obstination du narrateur faite de décompositions et recompositions de morceaux de vie. On mesure avec pertinence les états d'âme de chacun et les fractures générées en toute bonne foi.

Mais de qu'elle foi s'agit il ? Celle des êtres incarnés ou bien celle des chercheurs de l'invisible ?

Et parfois l'invisible nous rend aveugle au visible.

"Il n'y pas pire moine que celui qui oublie qu'il est aussi un homme"

Le narrateur est fragile, comme las de la vie, le carnet occupe soudainement le terrain de son énergie. Non pas de son bonheur, non pas de son bien être, mais de son énergie.

Suivre le fil d'Ariane, permet-il d'apercevoir la sortie du labyrinthe ou nous mènera t'il vers le cœur de l'énigme sans pour autant la résoudre ?

"croyez moi, il faut laisser partir ceux qui ont l'âme vagabonde"

Le lecteur épouse l'esprit de l'auteur qui épouse celui de narrateur qui épouse celui de l'auteur du carnet qui lui même ne sème que des indices.

Par jeu de miroir et de projections, l'histoire nous mène d'un carnet ramassé au sol, jusqu'aux insondables cosmos.
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Le succube de Louis Lasteyras

Vincent Germani a le don de nous rendre les ambiances singulières : celle des bords du lac Léman avec son « Léman IX », celle de la ville de Vichy avec ses récits à facettes autour de son maire Louis Lasteyras et de Madame de Fropo descendue de Paris avec sa bonne Esther. Cette histoire se déroule à la fin de la Belle Époque, où la vie en province reste paisible, surtout dans une ville thermale. Vichy prend alors valeur du mythique Balbec tant le style de Vincent Germani inspire un cousinage avec celui de ce cher Marcel Proust. Un succube au trait d'une Marianne qui se matérialise sur une toile par le don de Flavien Pitrusse - mais qui n'aura pas le même destin que celui du portrait de « Dorian Gray » - les dons de voyance d'Adèle Chochard , « l'Ancêtre romain » de la Via Appia, tout un monde d'évocations et de réminiscences qui nous berce et nous ensorcelle. Nous voilà aussi pris de folie en partance avec Louis Lasteyras vers Florence en compagnie d'une demoiselle pour un voyage à la finalité incertaine... « Le succube de Louis Lasteyras » fait suite au « Salon de Madame Fropo », et nous voilà prêts à découvrir d'autres facettes de cette histoire maintenant que les personnages nous sont familiers. Vincent Germani tient peut-être là un nouveau genre littéraire dans la lignée des exercices de style de Raymond Queneau ou des contraintes littéraires de L'Oulipo. On l'attend avec plaisir au prochain arrêt du bus de la ligne S.

Un petit mot sur l’éditeur Abribus (la Stéphanoise d'écriture) qui est une maison d’édition associative. Ces maisons d'édition sont peut-être devenues les derniers refuges des auteurs en recherche ou atypiques dont les maisons traditionnelles ne veulent plus prendre le risque de les accueillir.
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Dans les yeux d'Adèle Chochard

C'est avec plaisir que je renoue avec le petit monde de Vincent Germani commencé avec « Le salon de Madame de Fropo » et ensuite « Le succube de Louis Lasteyras » dans la petite ville de Vichy en 1923. Cette fois, nous sommes dans les pas d'Adèle Chochard, la voyante qui nous entraîne dans son monde plein de mystères. On y découvre « L’ancêtre romain » une carte divinatoire, qui se met à frémir quand Adèle s'en approche, qui « veut aider les mortels, et prédire leur avenir, à la demande de Minerve ». Nous sommes aussi, assez vite, plongés dans les fantasmes du maire Louis Lasteyras - qui s'est inventé une dette de cœur pour Adèle suite à un voyage calamiteux en Italie – et pour qui il a loué une mystérieuse tour rose où l'on célèbre sa « folie blanche ». Qu'est-ce que la folie blanche ?



« C'est une forme de démence sournoise et sans bruit. Par les rues, dans les asiles, il est des âmes blessées, des âmes qui crient. Il en existe aussi qui se cachent sous de séduisants atours. Ouvrier, artistes ou prince, qu'importe, c'est toutes la société qui cache en son sein des anomalies, des êtres hantant les jardins, les bals, les assemblées pour oublier le gouffre qui compose leurs âmes. »



Le récit commence lorsque Adèle est retrouvée dans une chambre noire et secrète de sa demeure en ayant perdu la mémoire. Il s'en suit un défilé de personnages plus énigmatiques les uns que les autres dans cette ambiance de ville thermale qui a suivi la Première Guerre mondiale. On y retrouvera Wilhelmine de Fropo qui rêvait d'animer un salon littéraire accompagnée de sa servante Esher.

Ce récit est à la fois une enquête un peu à la façon d'Agatha Christie, mais aussi un périple dans un ésotérisme de salon bien particulier à cette époque.

La réussite de ce triptyque tient beaucoup au style d'écriture de Vincent Germani, un style inspiré et qui concourt beaucoup à nous transporter dans un monde rêvé, celui justement d'un Orient-Express, de la descente d'un Nil ou d'un bord du Gange où « un yogi huile les morts ». Un récit aux charmes évidents. Vincent Germani marque encore ici avec bonheur son attirance pour le monde aquatique : celui des lacs avec « Léman IX » et « Des gens du lac » et enfin ce triptyque vichyssois qui se déroule dans une ville d'eau.

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Léman IX

*Livre reçu dans le cadre d'une masse critique*



Je suis assez embêtée car je ne suis pas sûre d'avoir bien compris ce livre.

J'y ai trouvé le thème de l'obsession, celui de la langueur.

J'ai fini par percuter qu'il s'agit également de littérature, d'interprétation.

Mais je reste sur une sensation d'inachevé. Je ne vois pas où l'auteur nous emmène, vers quelle destination.



Le prologue pose un cadre clair : le narrateur trouve (reçoit) un carnet écrit par un certain Michel Béranger et s'y plonge jusqu'à s'y confondre.

La première partie navigue entre extraits du carnet, réflexions du narrateur, songes.

La deuxième partie présente un peu plus le narrateur et nous invite à le suivre dans son voyage sur les bords du Lac Léman.



Vraiment je ne sais comment qualifier ce livre, c'était agréable à lire bien que un peu déstabilisant.

C'est une œuvre unique en son genre, il n'y a pas de doute !
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Léman IX

*Livre reçu via la masse critique*

J’avais sélectionné ce livre dans la liste proposée en raison de son titre, résidant moi même au bord du Leman - il serait bon de rappeler à l’auteur qu’on ne dit pas “lac leman”, et ce fut un plaisir de se retrouver immergé dans des lieux connus.



Le livre, qui prend la forme d’une enquête analysant un journal trouvé au bord du leman nous mène à travers des univers ésotériques mais nous plonge surtout dans les diverses formes que peut prendre l’obsession.



L’obsession du narrateur à résoudre le mystère, l’obsession de Michel à imposer son emprise à sa femme malade, l’obsession des diverses parties impliquées à garder le narrateur éloigné de leur histoire.



C’est également un ouvrage sur la maladie - physique et psychique - mais malheureusement en dépit d’une langue très bien maîtrisée, c’est une œuvre un peu confuse. Elle me rappelle, dans sa construction - et étonnamment dans la localisation - “des carillons quand tu meurs” oú comme dans Leman IX on finit par se perdre entre les citations du journal, les pensées du narrateur, ses reconstitutions fictives et la lente plongée dans sa propre obsession dépressive.



La langue est formidable, l’intrigue un peu confuse, un ouvrage qui se lit rapidement et qui vous enchantera si vous aimez le genre des enquêtes épistolaires, sinon vous risquez d’être déçus
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Léman IX

Je recommande vivement ce roman que je viens tout juste de terminer. Le cadre dans lequel sont installés les personnages nous laisse imaginer un décor magnifique. L intrigue nous maintient jusqu'à la toute dernière page. Un attachement fort envers chacun des personnages se crée dès les premières lignes du récit. Je félicite Vincent Germani pour m avoir transportée dans cette histoire, à la fois sombre et pleine de moralité.
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