Le 14 septembre à l'hôtel le Majestic,
Marie Bonaparte fera la réclame de la psychanalyse. »
Dans la ville de Vichy les choses se précipitent, car peu de temps après cet événement, la veuve Wilhelmine de Fropo ouvrira son premier salon aux élégantes, aux artistes, aux intellectuels avec l'aide du maire Louis Lasteyras.
Vincent Germani nous dépeint toute une galerie de personnages dans une époque qu'il saura restituer en « couleurs » : Ester, la bonne ; Adèle, la voisine qui tire les cartes comme une bohémienne ; Jérôme le jeune secrétaire et enfin André une gouape qu'il sera difficile de contrôler...
Le livre de
Vincent Germani est un petit prodige d'imagination pour suggérer la ville de Vichy à cette époque : les villas, les grands hôtels, les termes, le parc des Sources, et puis ces petits détails qui donnent de la véracité à son récit : « Quant au livre de raison de la famille Fropo, où l'on note les naissances, les mariages, l'état des saisons, je ne l'ai jamais retrouvé... »
Un roman d'ambiance et d'intrigues tout en délicatesse, tant s'en faut que Madame Fropo échoue presque dans son projet par la langueur qui la gagne.
« L'ancêtre romain », telle une carte divinatoire d'Adèle, assombrira son destin : « il fut de votre famille, du temps des Romains. C'est un homme qui fut crucifié. Au cours d'un orage violent, je vous conseille de ne pas ouvrir votre porte à l'inconnu qui osera s'approcher de vous. »
Le courrier de Vichy et un journaliste tout exprès descendu de Paris rendront compte du salon de Madame de Fropo qui sera un succès... teinté de vague à l'âme :
« Par moi, les Fropo marqueront-ils un peu les esprits ? Les jours tristes, je me dis que l'esprit est limité et que nous avançons dans cette vie comme des prisonniers tâtant les parois d'une cellule, si la vie est une prison et le ciel une libération. »