■ Pénurie de papier : y aura-t-il des livres à Noël ? - Télérama, article publié le 05/11/21, mis à jour le 08/11/21.
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(...) depuis le Covid, le papier est devenu un matériau rare, et les stocks sont raflés par l’industrie du carton de l’e-commerce. Faut-il faire feu de tout bois pour en trouver ?
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Dans « le monde d’avant », la question aurait semblé absurde. La mondialisation heureuse assurait la surproduction, pas la pénurie. Apprendre que, pour cause de crise Covid, moins d’arbres ont été abattus, que les usines papetières ont tourné au ralenti, que les petites maisons d’édition n’ont pas eu les moyens de stocker du papier, que des milliers de conteneurs remplis de cartons sont bloqués dans les ports d’Asie ne relève plus du film d’anticipation.
La menace qui pèse aujourd’hui sur les livres (et les journaux), ce n’est pas Fahrenheit 451, température à laquelle le papier se consume, mais bien la raréfaction de la matière dont ils sont faits. Le bois, matière première donc, ne suffit même plus à assurer la construction des maisons du futur, ni… à alimenter les nouveaux poêles à granulés qui les chauffent. La promesse des dirigeants du monde de mettre un terme à la déforestation amplifiera-t-elle la pénurie, et sonnera-t-elle le glas de la pâte à papier et de l’imprimerie ? Assurément non. Parce qu’elle a malheureusement peu de chances d’être tenue.
Mais surtout parce qu’elle nous oblige à des choix de vie responsables. Il se trouve que des livres et des journaux nous disent qu’on peut consommer mieux, peut-être moins, et recycler, c’est-à-dire faire revivre. Savoir que la pâte à papier est de plus en plus utilisée, voire monopolisée, pour fabriquer les cartons du commerce en ligne devrait nous inciter à ne pas favoriser l’expansion sans fin des hangars de stockage du Grand Géant Mondial du e-commerce. Déstockons nos cerveaux encombrés de trop de biens matériels, entrons dans une librairie, l’aventure commence derrière la porte.
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>> https://www.telerama.fr/debats-reportages/penurie-de-papier-y-aura-t-il-des-livres-a-noel
Voilà pourquoi je m'acharne à dire à tout le monde, et notamment à mes enfants, qu'il faut lire tout le temps, dans les livres, certes, mais pas seulement. Il faut lire tout le temps, partout.
Peut-être aurais-je trouvé ma voie d'une autre manière, je n'en sais rien, mais j'ai compris ce jour-là pour toujours la liaison évidente entre les livres et la vie.
Si je n'avais pas eu le secours de l'écriture et du cinéma, je pense que j'aurais chuté, je serais devenu alcoolique, bandit. Je n'aurais pas trouvé ma place dans la société, il n'y en avait pas pour moi.
J'avais un rapport compliqué à la lecture. Des périodes où je lisais beaucoup, d'autres très peu. Des périodes où je me laissais happer, d'autres où ça me demandait beaucoup de concentration. Elle a fait entrer la littérature dans un rapport plus simple. D'abord parce qu'on ne rencontrait plus seulement des textes, mais des auteurs. Elle nous faisait découvrir que des personnes écrivaient, avaient une vie particulière, que cette vie leur inspirait certaines choses, que leurs textes étaient importants mais leur histoire aussi.
La vie est un projet et le coeur de tout est
LA LIBERTE.
Suzanne Proust nous ouvrait aux livres et à la culture, non pour qu'on aille s'y enfermer, mais pour élargir notre existence.
Je crois qu'elle a changé beaucoup de choses. J'aimais bien écrire avant, des poèmes, comme les enfants, mais elle m'a fait découvrir la puissance, la force de la littérature et de l'écriture à un âge où on se pose beaucoup de questions sur le sens de la vie. Elle m'a fait comprendre que la seule liberté est la liberté intellectuelle.
Je crois aux personnalités fortes, qui ont des connaissances solides, et qui surtout aiment ce qu'elles enseignent. Et contrairement à ceux de mes amis qui invoquent de mauvais profs pour justifier leurs manques, je pense qu'un mauvais prof s'oublie beaucoup plus vite qu'un bon.
Je suis une merde, et je l'ai toujours su...
Je me considère comme un rater, un moins que rien...