Les premières "idoles-cloches" en terre cuite découvertes à la fin du XIXe siècle, qui doivent leur nom subjectif à la forme que revêt leur robe et à leurs jambes mobiles semblant faire office de battant, ont frappé les esprits par leur aspect primitif qui se démarquait passablement de l'idéal grec. Très rapidement attribuée à la production béotienne de la fin du VIIIe siècle avant J.C, elles restent cependant toujours énigmatiques plus d'un siècle après les premières publications ; achetées par les musées européens au XIXe siècle, elles sont en effet dépourvues de tout contexte archéologique. L'interprétation parfois avancée de "poupée articulée", en raison de la mobilité des jambes, semble contredite par la richesse du décor et surtout par les dimensions qui les rendent peu fonctionnelles. Seule l'étude précise de la technique et du décor, réalisée à l'occasion de "L'Oeuvre en direct" du 21 avril 2000, est susceptible d'apporter quelques éléments de réponse.
Aujourd'hui séparées au musée du Louvre pour des impératifs muséographiques, les deux soeurs d'une famille très particulière d'objets, dont les origines, comme le suggère l'auteur, pourraient remonter à l'époque mycénienne, sont réunies pour ce livre exceptionnellement bicéphale.
(présentation du livre par Henry Loyrette,
président-directeur du musée du Louvre)
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