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Citation de sophiemarierose


Tout cela aboutissait à une théorie transcendantale qui, avec son horreur de la mort,l'autorisait à croire que puisque notre être visible, cette partie de nous qui apparaît, est tellement éphémère, comparée au reste, comparée à la partie invisible de notre être, qui se ramifie si loin, la part invisible survivrait sans doute, renaitrait d'une certaine façon attachée à tel ou tel ou même hanterait certains endroits après la mort. Peut-être- peut-être.si l'on songeait à leur amitié longue de près de trente ans, sa théorie se vérifiait. Toutes brèves, malheureuses ou souvent douloureuses qu'aient été leurs rencontres, sans parler de ses absences à lui et des interruptions (ce matin par exemple, Elizabeth était entrée , comme un poulain aux jambes longues,belle et silencieuse, juste au moment où il commençait à parler à Clarissa), leur effet sur sa vie avait été incommensurable. C'était un mystère. On vous donnait une graine pointue, acérée, déconcertante, la rencontre réelle: le plus souvent affreusement pénible, et pourtant, quand on était loin, dans les endroits les plus inattendus, cette graine pouvait fleurir, répandre son parfum, se laisser caresser, regarder sous tous les angles, et vous pouviez la saisir toute entière et la comprendre, après des années où elle avait été égarée. Ainsi Clarissa lui était revenue à l'esprit;à bord d'un bateau; dans l'Himalaya; évoquée par les choses les plus insolites. Elle l'avait influencé plus que toute autre personne. Et toujours sa façon de se planter devant lui sans qu'il l'ait souhaité, sereine, distinguée, lucide ; ou bien ravissante, romanesque, envoûtante, faisant penser à un champ ou une moisson en Angleterre. Le plus souvent il la voyait à la campagne et pas à Londres. Tant et tant de souvenirs...
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