Le bateau fait naufrage. Debout, les silhouettes s'élèvent, minces à présent comme des feuilles, et réduites bientôt à un spectre couronné de feu, qui puise dans mon propre cœur sa double passion. C'est pour moi qu'il chante, délivrant ma douleur, faisant sourdre la compassion, inondant d'amour ce monde sans soleil, et lorsqu'il cesse de chanter, sa tendresse ne s'éteint pas, mais, avec adresse et délicatesse, il continue de tisser le dehors avec le dedans, de parfaire cet ouvrage, cette union jusqu'à l'effacement de toute cassure. S'élancer, sangloter, s'engloutir dans le néant, douleur et joie.
"Le quatuor à cordes"