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Citation de ThibaultMarconnet


Il remarque alors le retour de ce qu’il a découvert pour la première fois trois jours auparavant : que l’aurore, la lumière, ne vient pas du ciel sur la terre mais est produite par la terre elle-même, comme si elle soupirait. Sous la voûte tissée par les racines aveugles des herbes et des arbres, dans les ténèbres aveugles des dépôts vaseux et des riches détritus du temps, dans le royaume des vers anonymes et toujours en appétit et dans l’inextricable enchevêtrement des os connus — ceux d’Hélène de Troie et des nymphes, des évêques mitrés ronflant, des sauveurs, des victimes et des rois — l’aurore s’éveille, s’infiltre vers la surface, se fraie un passage à travers d’innombrables canaux rampants (…) puis, s’aventurant plus haut, rampe le long des troncs aux écorces ridées, le long des branches, d’où, soudain, plus forte, de feuille en feuille, et se dispersant avec une soudaine rapidité, mélodieuse de toutes les gorges ailées et rutilantes, elle éclate dans l’air et emplit le néant terrestre de la nuit d’un coup de tonnerre couleur jonquille.

(p. 266-267)
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