Mon empathie avec la poule ne repose pas sur l’hypothèse d’une intellection mutuelle de la similarité de nos destins, car rien n’atteste que notre faculté de jugement respective soit similaire – même si rien ne l’exclut a priori.
Elle repose sur l’intime conviction d’un lot commun, décelable à certaines interactions avec les lieux auxquels le destin nous a assignés, interactions qui nous sommes communes, homme et poule.
Elle repose sur l’analogie, suspectée plutôt que sue, entre nos façons d’y réagir : tout en se défiant d’un monde, à long terme, ne promet rien de fameux, nous adonner aux sensations qu’il nous offre. Fussent-elles des pièges, elles offrent un sursis, un petit compromis avec la noirceur.
Toujours ça de pris.