J’étais prête pour l’évaporation ;
Une autre porte s’ouvre, une autre invitation.
Renoncer, renoncer sans fin,
Renoncer à tout, accepter d’être rien,
Renoncer à ce rien du tout,
Pour enfin accepter d’être tout.
Je me réveille à temps,
Je verrai le printemps.
Moi la femme stérile,
Je vais avoir un enfant.
Voyez l’ironie du sort,
Je deviens fertile par la mort ;
Alors qu’elle me couvre de son ombre,
Je deviens enfin féconde.
La Vie est un présent,
Que l’on ne saurait accueillir les bras ballants.
J’attends la Mort, sur le qui-vive,
Je serai, pour elle, une amante active.
Je sens se cristalliser ma substance,
Voici venu le temps de ma naissance.
Ève