AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de florencemarion


Et chaque année, quand le printemps s'éveille sur l'Ararat, des bergers grands et robustes, aux beaux yeux noirs mélancoliques et aux longs doigts fins, s'en viennent avec leurs flûtes au lac de Kup. Ils étalent leurs houppelandes au pied des rochers rouges, sur la terre couleur de cuivre, sur le printemps millénaire, ils s'installent en formant un cercle sur les rives du lac. Un peu avant l'aube, sous les masses d'étoiles qui palpitent au-dessus de la montagne, ils saisissent leurs flûtes et célèbrent par leur jeu la grande colère de l'Ararat. Cela dure du point du jour au coucher du soleil. Et alors, à l'instant même où le soleil disparait à l'horizon, un oiseau minuscule, blanc comme neige, surgit au-dessus du lac. Un oiseau long et pointu qui ressemble à l'hirondelle. Il vole en tournant très vite au-dessus de l'eau, il trace sans cesse de vastes cercles blancs, dont l'ombre retombe sur le bleu intense du lac. Les joueurs de flûte cessent de jouer à l'instant où disparait le soleil. Ils remettent leurs flûtes dans leurs ceintures et se redressent. L'oiseau blanc, qui vole à toute vitesse au-dessus du lac, s'élance, rapide comme l'éclair, il plonge une aile dans l'eau, s'élève à nouveau. Par trois fois, il se jette ainsi vers l'eau, puis s'envole à tire-d'aile et disparait dans le ciel. L'oiseau blanc une fois disparu, les bergers s'éloignent l'un après l'autre et se perdent silencieusement dans l'obscurité.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}