Le destin d’Hokusaï, pauvre parmi les pauvres, puis couvert de gloire, compose un manga éternel qui pourrait être de notre siècle comme du sien. Il conforte chez Théodore Duret le sentiment que l’œuvre d’art, en tant que telle, n’a pas d’âge. Posée en dehors du temps dont elle est issue, elle soutient les regards braqués sur elle. Mieux encore, elle instille un doute sur l’époque à laquelle elle appartient. Qu’elle soit picturale ou écrite, l’œuvre d’exception prend immédiatement pied dans une possible postérité.
Le collectionneur comme le marchand font simultanément ce pari : vendre ou acheter un bien dont ils pressentent l’un et l’autre le caractère ‘exception, vecteur d’une éventuelle pérennité.