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Citation de santorin


TE SOUVIENS-TU ?
Elle t'avait jadis offert, la mère,
une robe rose
et un petit parapluie rose.
Tu grimpais la pente fleurie
dans le matin printanier
aérienne et diaphane
- une nuée rosée de lumière.
Tu regardais le ciel
comme si quelque chose d'en haut t'invitait.
Seules les nattes affligées
de tes cheveux noirs
alourdissaient tes frêles épaules.
J'avais peur
qu'en un instant tu ne périsses
semblable à la lumière rosée
dans le couchant.
Je recueillais alors
des coquillages brillants
et des galets multicolores
sur le rivage de notre île
pour voir tes yeux
sourire
et pour ensorceler ton coeur
qui se fondait sans bruit
dans la détresse du monde.
Mais tu ne savais pas rire.
De tes larmes j'ai fait des ailes
et loin je m'en fus pour t'apporter
le pollen de l'éther
et en arroser ton silence.
Cependant tu ne savais pas recevoir
Tu offrais.
Tu ne savais qu'offrir.
Tous tes cadeaux
tu les partageais
et tes paumes
sont demeurées vides.
Tu inclinais la tête
- oiseau affligé,
dans l'obscurité de ton aile
et tu chantais l'étonnante chanson
de l'univers meurtri.
Ma soeur,
relève la tête.
Je me penche près de toi et je t'apporte
nos matines enfantines
pour que tu respires profondément
l'odeur salée de notre île,
les murmures du soir
et ayant traversé la brume du retour
que tu abordes à mon côté.
Retourne, ma soeur,
à la petite Bethléem
qui nous a fait naître beaux et humbles
et moi, tu verras, je dépouillerai
les rêves de Jérusalem
qui m'ont emporté loin de toi
et à jamais auprès de toi je resterai
- un simple grillon,
qui pour toi chantera
les nuits de printemps.
Tu ne m'entends pas ?
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