Yeshe Thubten

NOTES
Tel un ennemi pour qui le craint.
Mais il pourrait être éventré et mis en pièces
Par la proverbiale « corne de lièvre »*
Des ordinations tantriques :
Le fondement en or.

Non-entraîné sur la voie commune,
Non-ordonné dans les tantras,
Il n'a aucune initiation ;
Quelle situation !
Comme cela est étrange !
Quelle plaisanterie !
C'est un yogi semblable à une « fleur apparaissant dans le ciel »** !
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* celui dont la crainte de rompre son samaya est si forte qu'il voit des ennemis partout, n'a tout d'abord jamais vraiment reçu la transmission.
L'initiation fut donc pour lui comme une corne de lièvre...
** La « corne de lièvre » et la « fleur apparaissant dans le ciel » sont utilisées en philosophie bouddhique pour illustrer des phénomènes qui n'existent pas.
p. 343
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« Le pouvoir de purification du Tantra » Lama Thoubten Yéshé - éditions Vajra Yogini © 1999

— Soyez donc raisonnable, et acceptez vos qualités tant physiques que mentales : « Je vais bien et je n'ai pas une tête si horrible que je ne puisse la montrer au supermarché du coin. Je n'ai aucun souci à me faire. » Dès que vous commencez à vous accepter comme vous êtes, vous commencez à vous transformer. Se sentir bien avec soi-même est en soi un signe de transformation. De façon raisonnable, prenez conscience de vos qualités et tâchez de développer une attitude confiante à l'égard de la vie. Sur cette base, vous serez plus positif, plus réaliste, vous aurez plus de succès, ce qui entraînera votre croissance spirituelle. C'est une façon d'être des plus efficaces, Par contre, avec une mauvaise opinion de soi qui ne correspond en rien à la réalité, le seul résultat à escompter est une vie difficile.
p. 290

— Comment puis-je émettre un jugement sur quelqu'un d'autre ?
« Vous n'avez pas, de longues années durant, étudié la doctrine, il est donc impossible que vous ayez fait pareille expérience ! »
Je ne sais rien de ce qui se passe dans l'esprit de cette personne, comment puis-je dénigrer son expérience ? Pourtant nous dénigrons constamment l'expérience et la réalité d'autrui, et ce n'est pas juste. Faites attention, vous n'avez pas le droit de rabaisser personne !
p. 289

— La méthode tantrique pour éliminer l'esprit grossier est de faire valoir l'esprit subtil inconscient, en usant de techniques telles que les méditations du vase ou de “toumo”. Ces techniques sont conçues pour stimuler la conscience fondamentale qui réside dans l'inconscient et lui permettre de fonctionner à un niveau conscient. L'esprit grossier doit être éliminé car il est tellement nourri d'illusions qu'il constitue un obstacle majeur pour entrer en contact avec la réalité. C'est la raison pour laquelle nous devons méditer.
p. 287

— D'un point de vue bouddhiste, si vous ne percevez pas la vraie nature de la réalité conventionnelle, vous rêvez complètement en évoquant l'idée même de saisir la vérité absolue ; vous n'avez aucune chance d'y parvenir. Voilà pourquoi les enseignements bouddhiques commencent toujours par une explication du dilemme humain : Qu'est-ce qu'un être humain ? Quelles sont ses qualités ? Quelles sont les difficultés qu'il doit affronter ? Psychologie, philosophie et doctrine bouddhiques traitent toutes de cette réalité humaine ...
p. 282

— Lorsque vous voyez la totalité, les apparences dualistes s'évanouissent. Vous et moi sommes une totalité de non-dualité. Soyez conscient de la totalité ; ressentez la totalité. La totalité ne contient aucun concept de bon ou mauvais, de beau ou laid.
[Maintenant, méditez sur la totalité avec une conscience intense.]
Précédemment, nous avons parlé du grand sceau de la vacuité. Le bouddhisme croit que tout être humain a la capacité de comprendre sa propre nature et que travailler à cette compréhension est ce que nous pouvons faire de plus important. Tous les problèmes, confusions et insatisfactions rencontrés résultent d'un manque de développement à cet égard...
p. 280

— Cinquième verset : Ce verset traite de shounyata, le grand sceau de la vacuité ou Mahamoudra.
[Sur un plan historique, les sceaux étaient utilisés comme signes d'approbation officielle ; un sceau confère une certaine réalité; un « sceau de vacuité » doit donc vous paraître un rien étrange : « Le sceau est vide! mais vide veut dire zéro. Comment ce rien peut-il faire du bon travail? Pourquoi alors l'appeler un sceau? »]
Dans le bouddhisme, l'état de non-dualité est l'état suprême. Que contient-il ? Il embrasse tout phénomène existant, sans exception ; la non-dualité pénètre toute existence tant relative qu'absolue.
p. 278

— Si vous réussissez à l'adopter, vous pourrez dire que l'attitude dévouée est votre méditation et votre vie ; votre pratique de vigilance consistera alors à éliminer l'attitude égoïste et vous consacrer à autrui. Je trouverais magnifique que vous puissiez dire cela.
p. 277

— Et puis les méditants deviennent parfois hypersensibles et remplis de colère. Ils ne veulent aucune distraction et peuvent devenir très égoïstes. Quelqu'un fait un peu de bruit et ils en sont très contrariés : « Vous détruisez ma méditation ! »
p. 276

— Bodhi signifie “totalité”, citta, “cœur”. Ce « cœur de totalité » laisse entendre qu'à présent notre cœur est étroit et incomplètement développé. Ce que nous devons changer, c'est le sentiment d'être personnellement plus précieux qu'autrui : il est indispensable que nous l'éliminions pour ouvrir notre cœur complètement
[...]
… ouvrez celui-ci en développant un intérêt* universel pour autrui … [et en y invitant au maximum tous les êtres.]
p. 275/76
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*(… bienveillant ! ... et qui devra l’être d’autant plus que nous sommes confrontés nous-même à des peines qui nous touchent dans notre personne [note du transcripteur])

— Faire preuve de souplesse, voilà la clé : vous êtes satisfaits si vous obtenez du plaisir, vous l'êtes aussi si vous n'en obtenez pas. De cette façon, il devient facile de vivre.
p. 269

— Lorsque vous connaissez la nature (ou la réalité) des plaisirs sensoriels, vous avez l'espace suffisant pour lâcher prise. Les plaisirs des sens vont et viennent. C'est ainsi et vous l'acceptez.
p. 266

— ... de brèves expériences de méditation dans un centre du Dharma ne suffisent pas. Vous devez, où que vous soyez, maintenir une conscience continue de la vision juste.
p. 265

— Que signifie l'expression « enfers de vajra » ? « Vajra » peut être entendu au sens relatif ou absolu. Ici, je me réfère au vajra relatif (comme le vajra et la cloche, instruments tantriques dont nous nous servons). Le mot signifie “indestructible”, « pareil au diamant ». Le diamant est plus dur que la plupart des autres matériaux ; il est difficile à détruire. Telle est la connotation de vajra. Serait-il possible qu'il existe un royaume indestructible de souffrance ? Disons qu'il s'agit là de licence poétique, qu'il y a légère exagération. Il n'existe rien de tel qu'un phénomène permanent, inchangeable.
[...]
— De toutes façons, ce n'est qu'une expression qui n’est pas à prendre au pied de la lettre.
p. 250

— Certains disent : « J'ai reçu cette initiation, pas toi. » Je n'approuve pas ce genre d'arrogance. Que ce soit parmi les Tibétains ou les Occidentaux, qui peut dire qui a reçu quelle initiation ? Seuls les individus concernés peuvent dire quelle initiation ils ont ou n'ont pas reçue. Vous ne pouvez décider cela pour les autres. C'est en ce sens que j'autorise habituellement toute personne sincère, à venir à une initiation. Je ne peux savoir si l'esprit des autres est élevé ou pas, ni si l'initiation leur viendra en aide ou pas. Soyez prudents.
Même si vous arborez avec arrogance l'idée que vous avez reçu telle ou telle initiation, pouvez-vous en être sûr ? Sans doute, avez-vous été présent quand on a donné cette initiation, mais peut-être n'avez-vous rien reçu ! Si vous participez à une initiation avec un esprit ouvert et l'attitude juste, je suis sûr que vous en recevrez l'extraordinaire vibration et cela suffit.
p. 246

— Pourquoi requérons-nous de nouvelles initiations quand nous en avons déjà tant reçues ? Mais la question qui se pose est en fait : Avons-nous vraiment reçu une quelconque initiation ? »
Recevoir une véritable initiation ne va pas de soi. Elle ne s'obtient pas simplement d'un lama. J'espère ne pas vous paraître trop extrémiste, mais pour moi, lors d'une initiation, le disciple a plus d'importance que le lama.
[…]
— … c'est à vous de juger pour vous-même. Personne d'autre ne peut vous dire ce que vous avez reçu. Toutefois, sachez qu'il est extrêmement rare que quelqu'un reçoive vraiment les quatre initiations. Le degré auquel vous recevez l'initiation dépend aussi de la déité concernée et des conditions dans lesquelles la cérémonie a lieu.
p. 245

— De nos jours, beaucoup de "gourous" sont attachés à leurs disciples et veulent que leurs disciples leur soient attachés. C'est une erreur monumentale. Il est absolument malsain pour des disciples d'être attachés à leur maître ou à leur chemin !
p. 239

— … “courte offrande de tsok à Hérouka Vajrasattva”. Nous qualifions cette offrande de festin, car c'est à une grande fête de béatitude que nous convions les bouddhas des dix directions, les bodhisattvas, les dakas, les dakinis et toute manifestation pure dont nous souhaiterions la présence.
Les substances à offrir :
Vous pouvez offrir au tsok toutes sortes de nourriture ou de boissons. Il n'est pas indispensable que vous adoptiez le style tibétain, car les tormas en tsampa n'existaient évidemment pas du temps de Nagarjouna dans l'Inde ancienne. Vous pouvez offrir des carottes, du chocolat, des milkshakes ou même de la nourriture dite noire [oignons, ail, radis...], en bref, tout ce que vous aimez qui soit propre et disponible là où vous vivez.
p. 233/34

— Dans la tradition tibétaine, c'est le moment où le lama touche le crâne de chaque disciple avec la torma qui représente la déité (je vous en al parlé à une précédente occasion). J'imagine que ce fut une innovation tibétaine et non une coutume dont nous aurions hérité depuis les temps anciens.
Les lamas sont pleins de bonté et relativement disponibles, aussi tentent-ils de mettre toute leur énergie sur la voie du Dharma. Ils fabriquent des tormas, les transforment par leur méditation en la déité, puis ils les placent sur la tête de leurs disciples pour s'assurer que l'expérience d'Hérouka Vajrasattva descende en leur cœur. Désolé, vous n'y aurez pas droit aujourd'hui, non que je sois contre cette pratique, mais nous sommes en Occident et je crois qu'Hérouka Vajrasattva est déjà dans vos cœurs, aussi, n'est-ce pas indispensable.
p. 224/25

— L'évidence de cette expérience m'a convaincu du bien-fondé de cette pratique pour les Occidentaux, car elle apporte vraiment des résultats.
p. 215