Yoko Kamio

J'ai tant de fois entendu ici même sa voix m'appeler. Sa voix basse, qui n'a pas changé. Je ne veux plus qu'il reparte loin de moi.
- Je t'aime.

Kôichi de dos, sous la neige, qui rejette tout et tout le monde et qui s'éloigne de plus en plus. Et moi, qui peux seulement le suivre du regard, des larmes plein les yeux...

Keitô : amarante crête de coq
Langage des fleurs : amour éternel

Il paraît que le poussin qui sort de l’œuf prend la première chose qu'il voit pour sa mère. J'étais dans les ténèbres et Taiyô m'a éblouie comme un soleil. Et en restant près de lui, j'espérais rattraper le temps perdu.

A compter de ce jour, les températures se sont mises à chuter. La saison des premières neiges est arrivée, et pourtant... Kôichi n'est pas revenu.

Je pense que même quand je serais adulte, je n'oublierai jamais cette nuit. La nuit où j'ai poussé mon premier cri...

- Si tu ne veux pas rentrer chez toi, on n'a qu'à coucher ensemble.
- Hein ? Chez toi ?
- Je blague, je blague... Les boules ! C'est vraiment une petite écolière dans le fond...

Déjà à l'époque, Taiyô Harasawa était comme ça, toujours entouré de gens. Et moi, je le regardais de loin, en rêvant d'entrer dans le cercle.

"S-il suffisait d'appeler les gens par leur nom pour créer un lien de confiance, on aurait déjà la paix dans le monde."

"_ Mamie pourquoi le restaurant s'appelle Le Tournesol?
_ Car je voulais fonder un restaurant qui éclaire le visage de ses clients d'un sourire aussi radieux qu'un tournesol en leurs cuisinant de bon petits plats."

Je suis sans doute pareille... J'abandonnerai tout s'il lui arrivait quoi que ce soit. On s'est retrouvé dans un petit pays... Comme coupés du monde extérieur... On s'est blessés... On s'est croisés... Mais... On n'en serait pas arrivé là sans l'avoir cherché.

Il est complètement à côté de la plaque...

C'est bizarre, j'ai des frissons tout à coup...

En réalité… Je voulais rester avec eux pour toujours.
Car j’adorais ces instants.