AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Yôko Kondô (10)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Dix nuits dix rêves

J’ai fait un rêve. C’est peu dire. Si au moins, quelques geishas au kimono fleuri et à la senteur de jasmin venaient perturber mon sommeil, mais là, le rêve se transforme en cauchemar, images en noir et blanc, hallucinations éthérées. J’ai fait un rêve, chaque histoire commence de cette manière-ci. Une nuit, un rêve, dix jours de suite. Pouvoir de la lune. Sombre lune qui illumine la nuit de mille peurs, de profonde tristesse, de sombre solitude.



J’ai fait un rêve, et pourtant… j’aurais préféré l’oublier, ne pas se souvenir de ces cauchemars d’antan et de maintenant. En 1908, dans le journal Asahi, le grand écrivain Natsumé Sôseki proposa ces dix nouvelles, que l’illustratrice se proposa de transcrire en manga. Le dessin, sobre et épuré, sombre et presque zen, a tout pour me plaire. Mais les nouvelles sont courtes, aussi éphémères que les pensées de bonheur qui se sabordent en plongeant du pont de ce bateau, dans une eau froide et noire, une chute dans le vide qui n’en finit plus, longue descente vers les abysses de la mort et du désespoir.



Dix nuits, dix cauchemars, ce n'est pas avec ce livre que je vais trouvé le sommeil, seul dans le froid de mon canapé, cheminée en fin de chaleur. Par contre, une certitude est née de cette lecture, et ce n’est pas qu’un rêve, l’écrivain Sôseki fait déjà partie de mes lectures au pays du soleil levant, et aussi de ma PAL. L’occasion est là, oublier ces cauchemars et sortir un nouveau roman de Natsumé. Et laisser mon esprit vagabonder dans ces rêves et ces nuits de pleine lune, bleuie par l’âme de l’être aimé.



Je regrette simplement de n'avoir pas mis en parallèle les nouvelles de Soseki avec les récits illustrés de Kondô mais les lois de l'édition et des droits d'auteur sont tels que le desiderata d'un lecteur lambda couvert de poils ne peut être tenu en considération.
Commenter  J’apprécie          533
Une femme et la guerre

Voici une lecture assez atypique pour moi offerte pour les éditions Picquier qui se proposent dans ce volume de regrouper à la fois les deux nouvelles d'Ango Sakaguchi Une femme et la guerre et son interprétation sous forme de manga par Yôko Kondô, déjà connue pour Dix nuits dix rêves chez le même éditeur. C'est donc un objet livre qui tranche avec ce que l'on trouve dans les publications manga habituelles entre son format plus grand que celui des seinen, son absence de jaquette et sa lecture à double sens (un côté pour le manga, l'autre pour les nouvelles).



J'ai été attirée par ce titre car on y parle de la vie d'une femme japonaise pendant la Seconde Guerre Mondiale et que j'ai beaucoup aimé Dans un recoin de ce monde de Fumiyo Kouno sur ce même thème. Sauf qu'ici, le parti pris est très différent, c'est plus la vie d'une femme et son amant que l'on suit. Et quelle femme ! Puisqu'il s'agit d'une ancienne prostituée marquée à vie par ce qu'elle a vécu. Le titre n'a donc rien à voir avec celui que je cite plus haut et que j'avais adoré.



L'histoire peut se lire à trois niveaux. Il y a d'abord la vision d'un certain quotidien pendant la guerre. Puis la vie de cette femme, ancienne prostituée. Et enfin sa relation si particulière avec son mari-amant. En ce qui concerne le premier point, j'ai retrouvé les éléments du quotidien découvert dans Dans un recoin de ce monde : les restrictions, le marché noir, la tenue des femmes, les abris anti-bombardement, les chefs de quartier, etc. Sauf qu'ici rien n'est vraiment expliqué et que pour quelqu'un ne connaissant pas déjà un peu le sujet ça doit être un compliqué de tout comprendre. Je pense même que les lecteurs ont pu passer à côté de bien des éléments pourtant fort intéressants. C'est dommage ce manque d'accompagnement.



Ensuite, le récit fait à deux voix par cette femme et cet homme est assez étrange. Ils ont tous deux une relation très particulière, pas du tout dans la norme. Elle, ancienne prostituée et tenancière de bar, s'est mise en couple avec lui pour trouver une forme de protection pendant la guerre. Sauf qu'elle ne l'aime pas vraiment et que je doute qu'elle puisse aimer qui que ce soit. Elle a été trop blessée par la vie pour ça. L'autrice nous le fait très bien comprendre. C'est une femme qui n'arrive plus à éprouver le moindre plaisir charnel et qui pourtant ne peut s'empêcher de vouloir séduire. Elle est complètement cassée et seules les destructions autour d'elle la font vibrer, ce qui donne une lecture assez dérangeante quand on suit son quotidien et ses pensées. Lui, ancien client du fameux bar, se sert d'elle comme d'un exutoires à ses frustrations. Il aime qu'elle soit là et s'occupe de lui, et surtout il aime coucher avec elle. Le nombre de scènes de sexe est assez impressionnant au vu du nombre de pages même si celles-ci ne sont jamais dérangeantes, elles sont plutôt tristes, tout comme la relation des deux héros. Après je trouve que l'homme est sous exploité. On entend certes ses pensées mais ça ne suffit pas à lui donner de l'ampleur. Par exemple, on voit qu'il est écrivain ou du moins scénariste mais ce n'est pas du tout exploité, dommage.



Les dessins, eux, sont très simples et dans un sens servent bien l'histoire. Il y a peu de décors, les cases sont assez vides, ce qui fait que le regard du lecteur est focalisé sur les personnages et ce qu'ils font, et quand un décor apparait c'est qu'il se passe quelque chose d'important le concernant. Cependant, je suis un peu frustrée devant la simplicité du trait et le manque d'originalité voire de personnalité de celui-ci, cela manque d'émotion. J'ai largement préféré celui de Fumiyo Kouno dans Dans un recoin de ce monde.



En ce qui concerne les nouvelles dont le manga est issu, Yôko Kondo les a vraiment librement adaptées ici. En fait, il a mixé le contenu des deux nouvelles, qui sont 2 textes portant chacun le point de vue d'abord de la femme puis de l'homme. Elle n'a pas pris les événements dans l'ordre des nouvelles mais a fait ses propres choix selon sa sensibilité. De la même façon, elle n'a pas repris les dialogues ou pensées tels quels mais les a interprétés à sa façon.



De ce fait, les deux sont assez complémentaires à lire même si j'ai préféré le manga à la nouvelle. Celle-ci a une langue très simple que j'ai trouvé un peu pauvre pour ma part. Ça va vite, oui on est dans une nouvelle, mais j'en ai lu où même dans ce format on avait pas ce sentiment de trop vite et où on parvenait à s'attacher aux personnages, ce qui n'est pas trop le cas ici. Est-ce dû à leur trop grande marginalité pour moi, ou est-ce dû à un manque de caractérisation, je vous laisserai juger. En attendant, je ne recommande pas de lire les deux à la suite comme je l'ai fait. Il peut y avoir un sentiment de répétition parfois qui pousse à avoir envie de sauter des passages...



Pour conclure, j'ai été contente de faire cette découverte. Ça m'a permis de découvrir une nouvelle autrice de manga et un nouvel auteur de littérature japonaise mais aussi un nouveau point de vue sur le quotidien de cette guerre vu par des japonais lambda. Ainsi, j'ai pu confronter ce que j'ai lu ici avec ce que j'avais lu de par ailleurs. C'était enrichissant d'un point de vue historique, mais un peu pauvre d'un point de vue littéraire et graphique.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          90
Une femme et la guerre

Ce livre rassemble deux ouvrages : une nouvelle et cette nouvelle adaptée en bande-dessinée. J'ai commencé ma lecture par la bande-dessinée.



J'ai adoré les dessins tout en rondeur, des dessins assez voluptueux. Quant au style de la nouvelle, il est très plaisant aussi, j'aime le vocabulaire utilisé, les dialogues sont beaux et très bien écrits !



Mais c'est avant tout le propos de la nouvelle qui m'a subjuguée. L'histoire d'amour du couple n'existe que "grâce" à la guerre. Ils savent que leur destin risque d'être funeste, ils vivent côte à côte. La femme vibre de voir les bombes tombaient, frissonne à l'idée de mourir, elle aime cette guerre. L'homme vit avec l'idée que sa femme peut la tromper à tout moment, que leur histoire est vouée à se terminer. Ils sont entourés de personnes qui sont enchantés par la guerre, qui s'accomplissent dans ce chaos.



La femme alterne des périodes où elle souhaite devenir une femme "modèle', une femme qui ne trompe pas son mari, qui s'occupe de lui, elle voudrait que son mari l'aide à se transformer en cette femme, et des périodes où elle sait au fond d'elle qu'elle ne pourra jamais être cette femme, qu'il lui manquerait ce frisson.



Bref j'ai tout simplement dévoré la bande-dessinée et j'ai beaucoup apprécié la nouvelle.
Lien : https://www.labullederealita..
Commenter  J’apprécie          72
Dix nuits dix rêves

Cette adaptation sous forme de manga du livre « Dix nuits dix rêves » de Natsume Sôseki désoriente le lecteur, à l'instar des rêves. Plus de notion de temps - un sculpteur du temps passé est admiré pendant son travail par des contemporains de Sôseki - ni de notion d'espace - un homme tombe d'une falaise mais ne chute jamais.

De très beaux dessins illustrent avec grâce ce qui peut sembler impossible à représenter.

Les rêves sont très courts, sans doute la durée de son souvenir. Est-ce que l'auteur a écrit ces rêves dans un but précis ? Pour une interprétation particulière ? Pourquoi avoir choisi ceux-ci ?

Il y a l'enfant, la femme mystérieuse, l'adulte qui cache des secrets qui ne sont jamais dévoilés, autant de figures qui laissent l'imagination vagabonder. Ces pages aiguisent notre propre perception puis nos propres rêveries. Les reprendre comme un jeu pour observer dans quelle direction elles peuvent nous conduire.

Le dessin épuré d'un Japon désuet permet à l'esprit de se laisser guider doucement.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
Commenter  J’apprécie          50
Une femme et la guerre

« Une femme et la guerre » est le résultat du mixage de deux nouvelles rédigées par l’écrivain japonais Sakaguchi Ango après la capitulation de son pays en 1945. Marqué par les horreurs de la guerre, il parle de protagonistes animés par un sentiment de révolte contre le système, ses injustices et la violence d’un monde en proie à l’abomination la plus totale. Il met ici en scène une femme et un homme qui s’aiment malgré la société qui se décompose sous les bombes américaines, en prenant conscience du désastre qui s’opère pour eux comme pour leurs proches. Le chaos engendre un second chaos, les valeurs se délitent et la morale s’enclave dans des principes qui ressemblent si peu à ce qu’elles étaient hier et avant-hier. Kondô Yôko, dessinatrice de manga, s’est emparée de cette double histoire pour la présenter sous la forme d’un roman graphique, servi par un noir et blanc impeccable. On se doute que l’auteur a puisé dans le réservoir de ses propres souvenirs. L’intérêt narratif ajoute de la puissance aux dessins et nous vaut un ouvrage d’excellente tenue qui parle du passé et se targue d’offrir une leçon d’Histoire, tant pour savoir que pour ne jamais oublier. Au-delà du prisme qui associe deux êtres que rien n’aurait dû unir, il propose un récit universel qui aurait pu se dérouler ailleurs. Berlin sous les bombes aurait pu servir de cadre à cette adaptation. En bonus, le texte original de kondô Yôko et une préface de Patrick Honoré. L’exaltation incandescente engendre l’instant précaire où tout peut basculer. Il s’agit surtout d’émotions exacerbées qui peuvent mener à la mort. Article paru dans Bruxelles Culture décembre 19
Commenter  J’apprécie          20
Dix nuits dix rêves

Je ne suis une lectrice habituelle ni de mangas, ni de littérature japonaise. Autant dire que j'ai été très désorientée par ces dix nouvelles adaptées. L’esthétique est très réussie, une couverture noire et blanche qui nous ramène au titre "dix nuits, dix rêves", qui nous met immédiatement dans cette atmosphère onirique, presque irréelle. Pas de couleurs donc, si ce n'est quelques touches de vert ancrées dans la chevelure de la jeune femme sur la couverture, comme pour rappeler la présence de la force et de l'âme de la nature, qui finit par prendre le pas sur l'homme dans certaines de ces nouvelles. La nature, liée à la noirceur de la nuit, vecteur d'angoisse qui envahit l'homme, ou l'eau finit par l'engloutir définitivement. Vecteur de mort, violente souvent. Peu de texte, mais les images réussissent à disséminer cette sensation de malaise, qui même si elle n'est pas forcément exprimée clairement, apparaît ici et là pour se transformer en angoisse. L'angoisse d'un homme qui en train de se donner la mort finit par regretter son geste.

Certes les nouvelles sont plutôt courtes, elles se lisent rapidement mais j'avoue avoir été désorientée pour certaines d'entres elles, peut-être est-ce le format manga. Je pense compléter ma lecture avec le recueil de nouvelles, car je pense être passée à côté de certaines choses. Néanmoins, s'il est vrai que j'ai été touchée par certaines nuits plus que d'autres, c'est un livre qui combine belles illustrations et texte, qui va m'amener à découvrir cet auteur japonais qu'est Natsume Sôseki.
Commenter  J’apprécie          10
Une femme et la guerre

Déjà fan de Manga et animé depuis bien longtemps, je suis tombée par hasard sur cet ouvrage. J'ai beaucoup aimé le fait de mélanger roman et manga. Ainsi que l'histoire vu avec les points de vues des 2 protagonistes. Histoire sur fond de guerre, ici nous avons la version non censuré (si j'ai bien compris). Je regrette juste que les sentiments et confessions des personnages ne soient pas plus approfondit, ce qui fait de cette ouvrage un oeuvre trop courte...

Commenter  J’apprécie          00
Dix nuits dix rêves

j'ai eu du mal à rentrer dans ce livre. Trop onirique, trop décousu, peut être trop évolué pour moi, ou trop fatigué lors de la lecture. Des parties intéressantes, des dessins agréable et finalement une question : quel sens peut-on trouver dans les rêves d'un autre ?
Commenter  J’apprécie          00
Dix nuits dix rêves

Pas toujours convainquant, ce n’est certainement pas le meilleur titre pour découvrir le talent d’adaptatrice de Yôko Kondô, mais les éditions Picquier ont certainement préféré commencer par celui-ci étant donné l’aura de Sôseki.
Lien : http://www.bodoi.info/dix-nu..
Commenter  J’apprécie          00
Dix nuits dix rêves

Quelques nouvelles se montrent prenantes (le suicidé qui, pendant sa chute, regrette son geste ou encore le décès de l’être aimé), d’autres banales (un dialogue avec un moine qui ne répond pas aux questions ou une visite chez le barbier), mais aucune n’est véritablement marquante. Il manque quelque chose dans cet album.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Auteurs proches de Yôko Kondô
Lecteurs de Yôko Kondô (33)Voir plus

Quiz Voir plus

Harry Potter pour les nuls (niveau facile)

Combien de tomes contient la série Harry Potter

6
7
8
9

7 questions
17075 lecteurs ont répondu
Thème : Harry Potter, tome 1 : Harry Potter à l'école des sorciers de J. K. RowlingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}