Citations de Yolande Egyed (93)
La présumé coupable possédait ses pleines facultés au moment des crimes. La conscience de ses actes en l’espèce, est bien présente. Elle n’a pas agi en état pathologique. Aucune abolition du discernement n’est à considérer.
J’étais en mode revanche sur la vie, car après tout, moi aussi j’ai subi des attouchements sexuels par ma mère. Elle s’est chargée méticuleusement de ma toilette quotidienne jusqu’à mes seize ans. Comme au bon vieux temps, tout à la main.
J'avais une attirance pour les petites filles. Je suis devenu pédophile à 18 ans. J’allais aussi régulièrement en Thaïlande, pour rencontrer des fillettes. Pour moi, c'était un choix d'existence. Je ne ressens donc aucune culpabilité. En me rendant en Roumanie, sur les conseils d’un ami député, j’ai découvert que j’étais aussi attiré par les garçons en bas âge. Je ne voulais pas revenir sans rien, alors j'ai essayé. Je m’y suis rendu trois fois. Tout le monde semblait heureux en Roumanie, les garçons aussi. On peut tout leur donner, ils n'ont rien.
Cette voix lui faisait peur, sorte de grincement renvoyé en écho, par ses cauchemars incessants. Cette voix ressemblait au cri du moineau, elle butait contre les remparts de sa mémoire, comme un animal captif, celui-là même qu’il était en train de disséquer, enfant. Cette voix lui répétait : « Tu veux voir quelque chose d’incroyable ? Nous allons jouer ensemble, tu vas vraiment aimer. Comment t’appelles-tu ?, moi, c’est un secret. »
La vie de Nasser tourne au ralenti. Oubliée, sa moelleuse liberté, rien ne va dans l’enquête. Adélaïde lui a parlé, certes, mais les mots qu’elle prononce, restent sous contrôle. Le souci du détail effroyable l’emporte de toutes parts, elle a daigné coopérer avec les psychiatres. Un collège d’experts ne sera pas de trop pour établir son profil psychiatrique.
Tout le monde a de la violence en soi. Je suis violente. Je pense à toutes les choses que j’ai ressenties depuis. Même Adel n’en a jamais rien su. C’est à moi et à moi seule.
Je connais les voies par lesquelles les gens se conduisent de façon non conventionnelle –moi en particulier– je n’ai pas peur d’être à fleur de peau, ni de m’en servir, tant pis pour eux– car je peux et je veux châtier cette classe– ainsi je canalise mes pensées délirantes. Je dois tuer ces hommes pour continuer à vivre.
Je n’ai pas eu foi en la vie, c’est-à-dire en la réalité – quoi qu’il arrive – il n’y a rien à quoi se tenir – sauf la réalité pour réaliser le présent, quel qu’il soit – parce que c’est inéluctable. Entraîner ma volonté maintenant. C’est mieux d’avoir le moins d’illusion possible, connaître la réalité ou les choses telles qu’elles sont. Travailler, accomplir les tâches que je me suis fixées. Je ne serai pas punie pour cela, ni menacée.
C’est surtout incompatible avec la réalité, parce que la vie commence maintenant. Je ne veux plus lui obéir. Je peux accomplir mon travail aussi pleinement que lorsque j’étais enfant, quand mon premier pur désir était de devenir chirurgien.
Ecouter le corps pour l’émotion. J’écoute avec les yeux. Je sens un flottement, un relâchement, aucun frein, laissé tout aller. Seulement sentir. Avec quoi joue ma pantomime ? Comment ça va ma tête ?
Elle regarda son pubis avec gravité, puis le rasa à sec. Plus rien de sa féminité ne devait subsister. Sa douleur taraudait encore ses entrailles. Elle stoppa sa souffrance en scarifiant longuement son corps. Cette offrande opérée dans ce rituel d’abandon, l’aiderait à faire son deuil, s’imaginait-elle. Elle s’endormit à même le plancher, nue et haletante.
Certaines personnes sont nées pour être vieilles, elle paraissait vingt ans de plus. Un coup de vieux, comme un coup de froid, en un clin d’œil.
Les mauvaises langues susurraient qu’elle n’avait peut-être pas aimé son mari. Cette vieille dame, très discrète, n’était sans doute qu’un être froid, à la limite de l’insipide.
Il y a des choses qu’il est dangereux d’éclairer, mieux vaut les laisser dans l’ombre.Pour y voir clair, attendre que la poussière retombe.
Le criminologue m’avait confié qu’il s’agissait d’une femme, à cause du mode opératoire employé, le poison. Maintenant, on n’est jamais à l’abri d’une erreur.
Madame Garcia est un bloc de glace. Elle est aussi peu aimable qu’elle est mauvaise cuisinière. En plus, elle s’imagine qu’elle nous mitonne de bons petits plats . Une empoisonneuse je vous dis ! Enfin, la dernière fois que nous lui avons rendu visite, elle s’est fendue d’un gâteau au chocolat délicieux. Je me demande même si elle ne l’avait pas acheté.
Partout où il allait, il s’attirait les bonnes grâces de ces dames. Sa patronne, la Commissaire Avataria, sa grand-mère et sa mère qui ne juraient que par lui, sa femme et sa fille, de vraies fans. Quant à son fils Estéban, il était fier de son papa policier qui pourchassait les méchants. De profil, quand même, il était bien obligé d’observer que sa chemise le boudinait.
Il y a quelque chose de captivant à exercer une influence sur autrui. Source de soulagement pour certains, la lumière se déplace et la curiosité se focalise ailleurs.
Le corps humain est fantastique. En temps de crise, il se met en surchauffe à une cadence infernale. Le cerveau de Grégory fonctionne à la vitesse de la lumière.
La mort remonte à une dizaine d’heures environ. Elle a été causée par empoisonnement, peut-être de l’arsenic, si l’assassin ne modifie pas ses habitudes. L’autopsie nous en dira plus. Je ne sais pas à quoi toutes ces ablations correspondent. Il doit y avoir une signification, bon sang ! Je me sens tellement limité, pas à la hauteur.