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Citations de Yolande Egyed (93)


En s’allongeant dans son lit, son cœur se voila d’une lourde obscurité, un sourire narquois se colla à ses lèvres comme des miettes de gâteau. Elle n’avait plus peur de s’endormir, seule. Ses rêves ne l’épouvanteraient plus. En ce dernier jour de sa vie, le moment était venu de baisser le rideau sur du vide. Le cauchemar doit cesser et il cesse avec la mort.
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Je pense souvent à cette image, celle du premier couple de l’Histoire, comme si la promesse d'une rencontre imaginée contenait déjà la déception d'une rupture. Pendant ce temps, les paroles de ma meilleure amie bourdonnent dans ma tête :
« Quand on aime, on est obligé de se mettre au diapason de quelqu’un d’autre. Que faire si ce quelqu’un s’avère être un poids ? M’a un jour confié Manon, l’une des rares personnes de ma connaissance qui soit mariée depuis plus de douze ans et heureuse de l’être. « Plus tu vieillis, plus tes chances d’établir une relation s’amenuisent ; il faudrait un cataclysme pour te secouer, comme la mort de tes parents, par exemple. »
J’ai toujours apprécié ses raccourcis et ses métaphores tout en nuances.
À propos, je m’appelle Marie. J’ai aussi cogité sur le mode d’emploi entre les sexes. Je suis en mesure de confirmer : le seul milieu capable d’offrir de l’amour et du romantisme après quarante ans est la communauté gay. La lumière s’est faite dans mon esprit quand un de mes collègues a divorcé de sa femme, pour convoler avec un homme plus jeune. Encore un hétéro de moins dans le cheptel ! me suis-je dit (Frustration, vous avez dit frustration…) Preuve de ce retour de flamme chez les quadras ? Une kyrielle de photos postées sur Instagram, bras dessus bras dessous avec son minet, nageant dans le bonheur.
À Nice, la base des relations amoureuses ? Le détachement, trop de choix tue le choix. On se lie d’amitié, on fait des affaires ; il n’est pas question d’amour. On a des amis, des collègues, mais pas d’amants à proprement parler, même si on a couché ensemble. Alors comment s’attache-t-on quand le moment est venu ?
Il faut que je vous dise, j’ai honte de moi. J’ai menti à ma meilleure amie. Ai prétexté un vague rendez-vous de boulot pour décliner son invitation à déguster un petit noir. Sous le soleil exactement. J’avais besoin d’être seule, le nez dans mon café, assise en terrasse, à regarder les passants. Pas envie de partager ce petit coup de mou. Quand je suis seule à penser, j’écris le fil de ma « vie », dans mon journal. J’ai le stylo qui me démange... alors, j’écris un petit peu.
Pauvre Manon, elle était chagrinée. On est complices depuis la faculté, en dépit de tout. Si on ne s’était pas connues à dix-neuf ans, on aurait adoré se détester. Nos modes de vie, nos valeurs, à première vue, le désaccord parfait. Ce qui vient immédiatement à l’esprit quand on l’observe, son bel enthousiasme, mêlé à je ne sais quoi d’espiègle. Elle est étanche au mal. Elle offre son intelligence féconde, sans se soucier des effets secondaires. Toujours du côté de la vie, elle accueille l’imprévu comme un cadeau, alors qu’un faux pas dans l’obscurité me terrifie. Hum, l’inventaire de mes défauts serait bien trop long. À quoi bon le cacher ? Je me réveille tous les matins, bridée par un sentiment d’insécurité. Le manque de tout laisse des marques. N’allez pas croire que je suis la doublure de Cosette pour autant.
Bon, reprenons, où j’en étais ? Non ça je le sucre, je voulais l’exprimer autrement. Pas simple de consigner ses pensées intimes dans son journal. Inutile de caviarder certains passages. Où j’ai posé ce foutu stylo ! Mouscaille ! Qu’est-ce qui cloche chez moi ? La crise de la quarantaine et sa caravane de questions sans queue ni tête, j’imagine. Pourquoi je me suis défilée à mon rendez-vous avec Manon ? Comme de coutume, elle voulait explorer mon âme au téléphone : « Si tu avais droit à un vœu, ce serait quoi ? », quelle paralysie m’a gagnée, j’ai bredouillé une pauvre réponse : « m’évader sans doute, aimer certainement. Ma foi… » ; j’avais peur qu’elle noircisse le trait, qu’elle égrène ses perles de sagesse. Une certitude demeure, mon cœur s’ankylose. Je supporte de moins en moins les années perdues. Même sous le soleil, l’heure des bilans a sonné. Pour mener à bien cet état des lieux, je me demande si remonter le temps ne serait pas une bonne idée. L’art est de savoir se souvenir. Bien entendu Marie. Tout a commencé comme d’habitude, c’est-à-dire plutôt par un besoin de courir droit devant soi.
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La tueuse en série est à la hauteur du mythe qu’elle a suscité. L’odeur de soufre qui la précède est entretenue par son silence. Son avocat l’a avertie de sa réputation. À se demander qui interroge l’autre ?La vieille dame s’inquiète peu de ce qui ne concerne pas l’entretien de la tombe de son mari. La plupart du temps, le réel est absent de son discours. Elle évolue dans le passé, parle d’elle comme s’il s’agissait de quelqu’un d’autre.
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Cette voix lui faisait peur, sorte de grincement renvoyé en écho, par ses cauchemars incessants. Cette voix ressemblait au cri du moineau, elle butait contre les remparts de sa mémoire, comme un animal captif, celui-là même qu’il était en train de disséquer, enfant. Cette voix lui répétait : « Tu veux voir quelque chose d’incroyable ? Nous allons jouer ensemble, tu vas vraiment aimer. Comment t’appelles-tu ?, moi, c’est un secret. »
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Certaines personnes sont nées pour être vieilles, elle paraissait vingt ans de plus. Un coup de vieux, comme un coup de froid, en un clin d’œil.
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J’aime tuer quand il fait beau ou nuit.  Jour de soleil pour mon époux, le soir, en souvenir de mon père, quand il me parlait de la lune et de ses mystères. Les yeux émeraude du hipster, je les ai emportés avec moi comme un trésor, je les conserve précieusement. Hier, c’était hier, je m’en souviens maintenant. Un italien, un designer.
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Côte d'Azur. Mardi 1er décembre.
Flâner dans la vieille ville de Nice vous émoustille tous les sens.
On reçoit les couleurs comme une fête. On y entend l'accent nissart. On respire les fleurs du cours Saleya et les épices.
Nichés en hauteur ou masqués entre deux murets, on découvre de véritables trésors, indécelables au premier regard.
Dans la ruelle obscure qui donne sur le marché, vous ne trouverez pas de poisson, mais une maison devant laquelle passent les touristes sans lever les yeux.
C'est une vieille maison dont une partie de la façade a été peinte, comme souvent au Moyen Âge et à la Renaissance. Une fresque datant de 1584 subsiste encore. Les Niçois y sont très attachés.
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Si j'avais droit à un vœu ! Un livre que je vous recommande , pleins d’espoir et de positivité que j'ai dévoré , tellement je me suis identifié à Marie .
Un livre qui peut toucher chacun d'entre nous, car nous avons tous un souhait, une envie un vœu dans notre cœur que nous souhaitons voir se réaliser .....
Alors on franchi le pas ?? ou pas ...
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Les jours passés ne reviennent jamais, ni les amours mortes hélas.
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Le tueur en série n’éprouve pas de plaisir à tuer mais une grande satisfaction à ne rien éprouver à l’égard de ses victimes. Il se positionne en démiurge. Chercher les mobiles ne sert à rien.
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La mémoire est un sépulcre, nos peurs et nos souffrances y sont enterrées.
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Elle n’a prononcé qu’une seule phrase : « Ne vous souciez pas de la vie, vous n’en sortirez jamais vivant. »
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Elle pense, les yeux fixes et noyés de langueur, tout ce qui était n’est plus ; tout ce qui sera n’est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de ses maux.
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"En ce lieu, la mort se réjouit de venir au secours de la vie". C'est ce qui est écrit sur le fronton de la porte, en lettres de sang. La première étape consiste à franchir cette porte, pour examiner la pièce à vivre d’Adélaïde, sa chambre-atelier dans laquelle elle a vécu à la mort de son mari.
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Quand elle se sentait gagnée par le Bien, quand elle se sentait réhumanisée, elle humait l’odeur infecte des viscères, cachée au fond des bois du domaine. Pour se ragaillardir dans le Mal ! Ce sont ses propres mots.
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Les pensées qui me traversent, les sensations que j’éprouve sont tellement loin des fantasmes que la populace a dans la tête. Les couleurs et les bruits sont plus explosifs. Les odeurs plus intenses.
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Je vis à un niveau d’intensité qui vous est inconnu, les lois restrictives de la société vous en empêchent.
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Je me sens prise de sauvagerie envers tout ce qui paraît avoir peur de moi. Vous ne connaîtrez jamais ce sentiment de puissance quasi divin que je ressens, quand un corps émet son dernier soupir.
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J’agissais sans employer la force, inutile. Je suis de celles qui pensent que le cerveau a toujours dépassé le muscle. Amoindris, ils devenaient fragiles, larmoyants, pitoyables.
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Comme la souffrance et la délectation semblent aller de pair, ses souvenirs sentent aussi forts que de la viande avariée.
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