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Citations de Yolande Egyed (93)


Le tueur en série n’éprouve pas de plaisir à tuer mais une grande satisfaction à ne rien éprouver à l’égard de ses victimes. Il se positionne en démiurge. Chercher les mobiles ne sert à rien.
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La mémoire est un sépulcre, nos peurs et nos souffrances y sont enterrées.
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Elle n’a prononcé qu’une seule phrase : « Ne vous souciez pas de la vie, vous n’en sortirez jamais vivant. »
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Elle pense, les yeux fixes et noyés de langueur, tout ce qui était n’est plus ; tout ce qui sera n’est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de ses maux.
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"En ce lieu, la mort se réjouit de venir au secours de la vie". C'est ce qui est écrit sur le fronton de la porte, en lettres de sang. La première étape consiste à franchir cette porte, pour examiner la pièce à vivre d’Adélaïde, sa chambre-atelier dans laquelle elle a vécu à la mort de son mari.
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Quand elle se sentait gagnée par le Bien, quand elle se sentait réhumanisée, elle humait l’odeur infecte des viscères, cachée au fond des bois du domaine. Pour se ragaillardir dans le Mal ! Ce sont ses propres mots.
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Les pensées qui me traversent, les sensations que j’éprouve sont tellement loin des fantasmes que la populace a dans la tête. Les couleurs et les bruits sont plus explosifs. Les odeurs plus intenses.
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Je vis à un niveau d’intensité qui vous est inconnu, les lois restrictives de la société vous en empêchent.
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Je me sens prise de sauvagerie envers tout ce qui paraît avoir peur de moi. Vous ne connaîtrez jamais ce sentiment de puissance quasi divin que je ressens, quand un corps émet son dernier soupir.
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J’agissais sans employer la force, inutile. Je suis de celles qui pensent que le cerveau a toujours dépassé le muscle. Amoindris, ils devenaient fragiles, larmoyants, pitoyables.
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Comme la souffrance et la délectation semblent aller de pair, ses souvenirs sentent aussi forts que de la viande avariée.
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— Elle a l’air fragile.
Le murmure presque inaudible du Lieutenant Nasser Temime, n’a pas échappé à Yasmina Avataria. Le silence s’opacifie. La Commissaire, femme de peu de mots mais lourds de sens, ne quitte pas des yeux la meurtrière. Sa parole tarde à venir. Sa bouche dessine un virage forcé. Comment résister à la répugnante fascination qu’exerce Adélaïde ?
— Elle est atteinte d’un mal qui ne se voit pas.
La Commissaire ne peut qu’apporter cette réponse. On est forcément troublé du décalage entre l’atrocité des meurtres et la terrible fragilité d’Adélaïde. Tout va de travers et la Commissaire commence à avoir la migraine, elle poursuit, malgré tout.
— Observez ses mains, elle les dissimule, comme des serres implacables sur le cou de ses cobayes. Le dernier, s’est uriné dessus avant sa dissection.
Le Lieutenant Temime fixe les mains d’Adélaïde. Un vague sentiment d’irréalité flotte dans l’air. Le silence oppressant se dilate à l’infini. Une simple vitre les sépare.
De l’autre côté, se tordent des doigts osseux maculés de taches brunes. Il les imagine à l’œuvre. Seule coquetterie sur cette peau fanée, une alliance en diamant étincelle dans la pièce vide. Une table, une chaise, face à elle, la chaise de l’enquêteur, c’est tout. Nasser laisse son regard errer à la surface de ce corps chétif. Il ne répond rien à la Commissaire Avataria.
Le principe de mort est descendu froidement et sans secousse de la tête aux doigts de cette vieille dame, songe-t-il. Si on lui avait demandé son avis, les manchettes des journaux auraient titré : SURPRISE ! Au rythme d’un par mois, douze crimes affreux ont été commis à Nice, une Old Lady sous les verrous ».
Il ne démêle pas encore ce qui se passe dans sa tête. Sans y prendre garde, il arrête de respirer. Le choc, les battements de son cœur qui s’accélèrent, ses tempes, où il sent tambouriner son pouls. Sa gorge se desserre légèrement, il oublie le temps, le lieu. Le passé pénètre par effraction dans sa mémoire. Il entre dans une zone de turbulence. Dans le silence alentour, le jeune Lieutenant se souvient de cette voix. Elle susurrait des mots à son oreille. Tant de choses que son corps a mémorisé. Le retour du refoulé vient toquer à sa porte.
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La vieille est assise au bord de la chaise. Sèche comme une trique, elle éprouve la morsure de l’interrogatoire. La torture s’amplifie. Quel masochisme dans son chignon qui lui tire les cheveux jusqu’aux veines apparentes, prêtes à céder sous la pression. Translucide, la peau, comme éclairée de l’intérieur, contraste avec l’ébène de sa robe. Le corps frêle disparaît sous l’étoffe en jacquard. Les yeux regardent dans le vide, détachés de cette fureur médiatique que la présumée coupable a provoquée, presque malgré elle.
Va-t-elle s’excuser pour cela ? Compte là-dessus et bois de l’eau fraîche, lui répétait sans cesse sa nounou, quand elle était enfant.
Les mains, repliées sur elles-mêmes, voilent la vérité. Qui sait ce qu’un esprit malade cache à la face du monde ? Je pense donc je jouis. Dormez tranquille, jamais ô grand jamais, cette charmante vieille dame ne viendra sonner chez vous, vous menacer des pires outrages. Vous la regardez sans la voir, la voisine dont on découvre la mort, un jour chez elle, odeur nauséabonde oblige.
On a fait savoir qu’elle est riche à millions. La rumeur va bon train : « Une fois la criminelle incarcérée à qui va l’argent ? J’ai vu l’émission de Morandini, c’est quoi déjà le nom ? Héritage ! Oui c’est ça ! Où va le pognon ? Aux victimes je crois, vu leur nombre ! Les familles n’auront que des miettes. »
Dans cette pièce dépouillée, baignée de pénombre, Adélaïde, impassible à son propre sort, attend. Des yeux attentifs l’observent derrière une vitre sans tain. Les pensées des enquêteurs s’enchevêtrent. Le calme imprègne ses traits. S’ils savaient ce que révèle le rictus sur ses lèvres défraîchies. Le sentiment du travail bien fait. Rien ne l’atteint, personne ne l’attend. Elle se sent observée, elle éprouverait presque de la compassion pour ces pantins qui questionnent, qui répètent leur inlassable rengaine.
Bientôt, les experts se chargeront de son profil psychiatrique. "Quelle plaisanterie ! pense-t-elle. Ne voyez-vous pas que je vous méprise ? Je réprime ma joie, vous ne comprenez rien. Pauvres fous, en quête de pourquoi, de comment, de repentances peut-être, d’altération de la personnalité ou du discernement. Avez-vous peur d’apercevoir nos ressemblances ? Une madame tout-le-monde qui sait manier le scalpel. "
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Nageant dans une tenue de protection bleue, un calot stérile vissé sur la tête, les pieds protégés par des chaussons en tissu, un FFP2 collé au visage, le journaliste s’avança à pas hésitants vers le corps de la victime.
Le scalpel crissait encore sous les doigts du légiste, figeant le sang de ce pauvre Molinari. Malgré sa longue expérience, difficile de s’habituer à l’équarrissage. Il avait immédiatement remarqué l’étiquette attachée au gros orteil gauche du cadavre. Pas la peine de se pencher, il connaissait son identité.
Même si le corps était méconnaissable, le visage était intact, presque endormi. Les traits fins et réguliers du jeune homme, sa barbe taillée à la perfection, son visage très pâle, sous la lumière blafarde des néons, ignorait que son corps venait d’être ouvert en deux comme une vulgaire carcasse chez le boucher. Les chairs étaient retenues fermement par des pinces. Le légiste s’agitait au-dessus du corps, marmonnant à l’attention de son assistant, qui prenait en note :
— Les viscères sont intacts, le contenu de l’estomac indique qu’il venait de prendre un repas copieux. La température du foie est de 31°C à 12h31. La température relevée sur les lieux était de 25 °C. Le cœur de 230 grammes possède une artère coronaire droite dominante. Les vaisseaux coronariens sont neutres. Pas de signe de faiblesse cardiaque. Présence de lividités fixées à la base du cou et au niveau du torse. Un prélèvement de l’humeur vitrée de l’œil droit est pratiqué. On note une rigidité cadavérique totale. À Noter que tout y est sauf…
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Dans cette pièce dépouillée, baignée de pénombre, Adélaïde, impassible à son propre sort, attend. Des yeux attentifs l’observent derrière une vitre sans tain. Les pensées des enquêteurs s’enchevêtrent. Le calme imprègne ses traits. S’ils savaient ce que révèle le rictus sur ses lèvres défraîchies. Le sentiment du travail bien fait. Rien ne l’atteint, personne ne l’attend. Elle se sent observée, elle éprouverait presque de la compassion pour ces pantins qui questionnent, qui répètent leur inlassable rengaine.
Bientôt, les experts se chargeront de son profil psychiatrique.
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En s’allongeant dans son lit, son cœur se voila d’une lourde obscurité, un sourire narquois se colla à ses lèvres comme des miettes de gâteau. Elle n’avait plus peur de s’endormir, seule. Ses rêves ne l’épouvanteraient plus. En ce dernier jour de sa vie, le moment était venu de baisser le rideau sur du vide. Le cauchemar doit cesser et il cesse avec la mort.
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C’est étrange, je me sens prise de sauvagerie envers tout ce qui paraît avoir peur de moi. Vous ne connaitrez jamais ce sentiment de puissance quasi mystique que je ressens, quand un corps émet son dernier soupir. S’ils pouvaient tous mourir ! Moi, j’ai perdu la faculté de jouir de leur destruction. Je suis déjà morte, on ne tue pas deux fois un être. »
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Pour certains, j’aimais faire durer leur agonie, le banquier adepte du SM m’a follement amusée. Je lui ai réservé un traitement spécial, idem pour le ministre pédophile, un juste retour des choses me semblait-il. Ils n’auraient jamais été inquiétés. Je les ai maintenus longtemps entre la vie et la mort, il en faut de la dextérité et de la maîtrise ! le poison m’aide beaucoup, le bon dosage, pour anéantir leur défense, en les ligotant ensuite.
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Mon premier meurtre, ma première fois, j’ai été retournée, l’odeur m’a dégoutée, j’ai été malade, j’ai eu du mal à m’en remettre. Seulement le bouton était enclenché. La frontière était franchie. J’avais fait quelque chose que je ne pouvais défaire.
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Tous les enfants sont solitaires. Mon père me manque, mon mari me manque. Il n’y a que lui qui pouvait me protéger de moi-même. J’ai eu le goût de la vivisection très tôt, peut-être douze ans. Ma mère versait dans l’occultisme, pas trop le choix si je voulais garder le contrôle. Mes fantasmes ont toujours été à caractère sexuel.
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