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Citation de Nieva


Pendant ces dix années, s'il n'était ni à la compagnie des chemins de fer, ni à son atelier, Abdallah Kamanja était à l'autre bout de la ville, dans une salle de concert ou une église, dans un couvent ou un théâtre, en train d'accorder un piano. Il n'y avait pas un piano dans cette ville qui eût de secret pour lui. Avec le temps s'était dessinée en lui une cartographie intime de la ville ponctuée par l'emplacement de "ses" pianos. Il les connaissait tous par cœur et du bout des doigts. Le piano du théâtre Monnot. Celui de Claudine Roukoz avec ses touches en ivoire jauni orné de deux bougies dont la cire coulait sur le bois noir. Celui du théâtre Al-Madina. Celui du conservatoire national. Le crapaud de Maryvonne Samboussik sur lequel son fils, Tarek, massacrait de temps en temps "La Lettre à Élise". Le piano à queue de la salle de concert de l'université américaine. Le piano de Varouj dont les touches étaient marquées à jamais de la cicatrice des cigarillos qu'il posait sur son clavier. Il avait une tendresse particulière pour le vieux Steinway des sœurs capucines.
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