Arezou pouffa. Elle lui présenta Mahboubeh, la femme aux cheveux teints,
la fille de monsieur Djalali, un ami de son père. Elle était restée brouillée
pendant des années avec Mah-Monir, mais elles venaient juste de se réconcilier
toutes les deux. La mère de Mahboubeh détestait celle d’Arezou. Jusqu’à sa
mort, elle avait répété à tous ses amis que Mah-Monir courait après son mari.
Shirine avala une gorgée de thé en écarquillant les yeux :
— C’était vrai ?
— Mais non ! fit Arezou en riant. La mère de Mahboubeh n’a jamais
compris que les charmes de ma mère n’avaient rien de bien dangereux !
Elle se retourna pour observer Mah-Monir qui embrassait une petite dame.
— Ma mère est une séductrice née. Elle séduit les hommes, elle séduit les
femmes, et probablement, quand elle est seule face à son miroir, elle se séduit
elle-même.