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Critiques de Édouard Estaunié (8)
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L'infirme aux mains de lumière, suivi de

Un homme, habitué d’un café, se lie d’amitié avec un autre client, Anselme Théodat.

Avec tact et à petites touches, ils vont faire plus ample connaissance.

Anselme est un fonctionnaire de peu d’ambition qui renonce à s’élever par abnégation, pour s’occuper de sa sœur, et mène une vie simple et banale.

C’est un roman qu’il faut lire en essayant de se replonger dans les années 1920 où le rythme de vie et les mentalités étaient différents.

Une belle et lente histoire d’amitié et de renoncement. Une belle manière de donner vie et de rendre hommage à des gens simples.

Un roman de 1923 réédité par les éditions L’évéilleur.

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Solitudes

Ce livre est composé de trois longues nouvelles. Edouard Estaunié présente ces trois portraits comme ceux de personnages que le narrateur a pu croiser dans sa vie. Mademoiselle Gauche qui habitait en face de la maison familiale, Monsieur Champel croisé lors d’une soirée mondaine et enfin son ami Jaufrelin et sa femme. Si Mademoiselle Gauche parle bien de la solitude et est une nouvelle poignante, les deux autres parlent plus de l’impossibilité à comprendre et à se faire comprendre d’autrui, cette solitude irréductible due à l’incapacité de dire et d’écouter. Les deux nouvelles sont similaires, elles radotent même un peu, mais le thème de l’impossibilité de se mettre à la place de l’autre et de l’incommunicabilité y sont traités de belle manière. Fort classique, mais agréable à lire et pas dénudée de suspens et encore moins de tension dramatique.

Bien qu’immortel puisqu’élu à l’Académie Française, Edouard Estaunié est un auteur de la fin du XIXème et du début du XXème siècle tombé dans un oubli quasi complet et que j’ai découvert par hasard, attirée par le titre de ce livre, énigmatique et lourd de sombres promesses. Je ne pense pas m’arrêter là dans ma lecture de cet auteur qui, s’il n’a pas l’invention stylistique de certains auteurs qui lui sont contemporains, a une plume sûre et classique, un peu insistante parfois, mais qui creuse opiniâtrement son sillon, et qui y entraîne son lecteur.
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Madame Clapain

Edouard Estaunié est un romancier "provincialiste", se disant principalement influencé par Balzac. L'auteur était ingénieur de formation, devint inspecteur général des postes, et fut élu sur le tard à l'Académie française. Une passion, l'écriture "régionaliste". Un gagne-pain, l'administration.



Ce qu'il y a d'épatant dans ce roman, c'est qu'il ne date pas. Entendons-nous: la société provinciale des années trente nous semble surréaliste tellement les moeurs sentent l'étriqué, mais la force des sentiments n'a pas pris une ride.



La vie de deux vieilles filles va être bouleversée par l'apparition chez elles d'une nouvelle locataire, pas loquace pour un sou, qui va ensuite se suicider dans sa chambre. Suicidée, oui, mais avec un sourire de contentement sur le visageL Là est tout le drame: comment peut-on se suicider et en garder un sourire ? Enquête d'une des deux vieilles filles... La réponse nous sera soigneusement cachée jusqu'au dénouement, inattendu et terrible.



Il ne s'agit pas à mon sens d'un roman "policier" mais d'un roman noir, voire noir entre tous. Secrets épouvantables, vie toute entière tournée vers le crime, lui même instrument obligé d'un but sublime. Estaunié se disait fils de Balzac, et c'est bien "La cousine Bette" ou "Le père Goriot" que nous retrouvons ici: une province d'un égoisme brut, des êtres sans humanité aucune à moins qu'hélas ils ne soient trop humains, l'animalité à l'état sauvage. Ce roman m'a fortement remué, car on sent que cette histoire hallucinante a sans doute sa part de réalité.



A (re)découvrir d'urgence.
Lien : http://noirdepolars.e-monsit..
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Madame Clapain

Le roman policier touche à la tragédie. Lorsqu'on dit cela à propos de Rocambole, on a l'air de soutenir un aimable paradoxe. Cela vous prend tout de suite un air plus sérieux, et reste tout aussi vrai, quand on le dit à propos d'un roman publié à la Librairie académique, par un académicien. On peut en effet donner une idée assez exacte de Madame Clapain, en disant que c'est un roman policier académique.

Académique il l'est, de plusieurs façons. Et d'abord par la forme. On avait coutume naguère de se moquer de ces ouvrages, alors courants, où l'on voit qu'un monsieur bien sage

s'est appliqué.

Nous avons changé tout cela. Le désordre est devenu la règle et les messieurs biens sages ne songent qu'à se donner des airs de petites folles. L'application est devenue si rare, même à l'Académie, qu'elle est une vertu vraiment admirable et sans prix. M. Estaunié est un des rares messieurs bien sages qui continuent à s'appliquer. Et on a envie de lui écrire pour l'en remercier. Au sortir de tant de livres où chaque phrase est une frénétique danse du scalp, quel étonnement, et quel soulagement, de trouver un livre où toutes les phrases tiennent debout, marchent sur leurs deux jambes, et sont conformes aux règles de la grammaire. Il y a donc encore des gens qui se donnent la peine d'écrire correctement, de se relire, et de mettre une ponctuation normale ? Il y en a. M. Estaunié en est un. Louange à M. Estaunié. Il serait certainement capable de passer son baccalauréat sans avoir acheté les sujets au préalable. Croyez bien que ce n'est pas un mérite qui court les rues, au temps présent.

Policier, le roman l'est également. Dépouillé des développements adventices, le schéma de Madame Clapain offre une ressemblance frappante avec celui utilisé depuis deux ans par Georges Simenon et qui lui permet de sortir ses ouvrages avec la même régularité mécanique avec laquelle les usines Ford sortent des autos. La vie étouffante et morne d'une ville de province. Le café du commerce, le sous-¬préfet... Deux vieilles demoiselles, réduites par l'après-guerre à louer une partie de leur maison a une dame à la fois très effacée et très ¬mystérieuse, madame Clapain. Une série d'incidents en apparence très banaux, mais dont l'accumulation, par un savant artifice, aboutit à créer une atmosphère de mystère qui s'épaissit jusqu'à ce qu'éclate le coup de tonnerre de la mort subite... Madame Clapain regarde par sa fenêtre la place déserte et provinciale ; le facteur apporte une lettre, un vague visiteur vient faire une visite brève et insignifiante. Des paroles sans couleur sont échangées... Et soudain, le lendemain, on trouve Madame Clapain étendue tout habillée sur son lit, râlant. Elle a avalé le contenu de deux tubes de VéronaI.

Comment cela s'est-il fait ? On s'attend à voir débarquer l'inspecteur Maigret, qui fumera un nombre imposant de pipes jusqu'à ce que la situation s'éclaircisse brusquement. Mais pas du tout. Il survient bien un commissaire, mais il ne sert pas à grand’chose, sinon à faire connaitre les joies du flirt à Ida Cadefon, la plus jeune des hôtesses de Madame Clapain, et à révéler, endormies dans l'âme de cette fille déjà mûre, des possibilités qu'elle ne soupçonnait pas elle-même. C'est elle, Ida, qui ainsi émoustillée, se découvrira les talents nécessaires pour jouer le rôle de détective, et mènera la véritable enquête. On découvre alors, peu à peu, tous les dessous ténébreux du passé de madame Clapain, et les passions brutales qui ont mené cette femme si terne en apparence au crime, puis au suicide. Et c'est un drame balzacien. Balzacien parce que M. Estaunié l'a voulu ainsi. Qu'il ait imité consciemment Balzac, cela ne fait pas de doute, mais nous ne sortons pas du cadre du roman policier pour autant. En retournant à Balzac, le roman policier ne fait que remonter à ses origines, et en devenant balzacien, le roman de M. Estaunié ne cesse pas d'être simenonien. Seulement l'explication finale est plus détaillée, la psychologie du crime reconstituée avec plus de soin. Cela se traduit du reste par une différence de volume. Les romans de Georges Simenon n'ont guère que 200 pages ; celui de M. Estaunié en a 327. Mais aussi il coûte 15 francs au lieu de 6. On en a d'ailleurs pour son argent. C'est l'article de luxe. Fabriqué par la vieille maison, maison de confiance fondée en 1635 par le cardinal duc de Richelieu, grand amiral de France. Madame Clapain, traduit en anglais, sera lu avec délices par tous les présidents de banque.

Régis Messac

Les Primaires, n° 32, août 1932


Lien : https://www.regis-messac.sit..
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Les choses voient

Ces nouvelles, que l'on peut qualifier de noires, mettent en jeu des personnages tranchés dans des situations familiales dramatiques. De la pendule de la maison de Dijon témoin d'un drame, au père dont la fille s'est enfuie, au mariage compromis, le fantastique se mêle aux larmes d'une société bourgeoise de province aux lourds secrets bien gardés.
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L'infirme aux mains de lumière

Deux hommes se rencontrent dans un café, se retrouvent tous les jours à la même place aux mêmes horaires et finissent par se parler, s'apprivoiser et s'apprécier. Anselme est heureux, sur le point de se marier. pourtant, tout s'effondre (carrière, mariage..) quand son père meurt car il se voit contraint de s'occuper désormais de sa soeur handicapée et vivant dans ses rêves. Son nouvel ami, le narratuer, tente de le dissuader de se sacrifier ainsi, mais rien n'y fait. Il se rend même chez eux à la campagne pour ouvrir les yeux de la soeur, par amitié pour Anselme. En vain. Celui-ci fait même croire à s asoeur qu'il est heureux à ses côtés. Les deux amis continuent à s'écrire, de moins en moins. Quand la soeur d'Anselme décède, il tente de nouveau de ramener son ami en ville mais Anselme s'est rendu à l'évidence, il a gâché sa vie, mais ne regrette rien ... Dur à accepter.
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Un Simple

L'histoire, amorale, date un peu par ses ressorts mais néanmoins ce roman de l'ingénieur-écrivain nous transporte dans le Lauragais de la fin du XIXe siècle dont on aime l'atmosphère.
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L'infirme aux mains de lumière, suivi de

Un très beau roman d'Edouard Estaunié "L'Infirme aux mains d'or" publié une première fois en 1923 chez Grasset, puis en 1925 aux éditions Ferenczi dont L'Eveilleur reprend d'ailleurs les belles illustrations.
Lien : https://www.actualitte.com/a..
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