Quitte le restaurant discret, où vous soupâtes,
Niniche et toi, bourgeois vide et prétentieux ;
Profitant du lorgnon que le vin sur tes yeux
Pose, viens avec moi t’asseoir aux hydropathes.
Pourtant avant d’entrer, un mot : – que tu t’épates
Ou non, garde-toi bien des mots sentencieux
Devant ce défilé de profils curieux ;
L’endroit est sans façon, on n’y fait point d’épates.
Certes ne t’attends pas à trouver un goût d’eau
Au parlement criard que préside Goudeau ;
Laisse à ton nez poilu monter l’encens des pipes ;
Et – moins sot que Louis, aux canons bien égaux,
Foudroyant les Téniers et leurs drôles de types –
Du Cercle Hydropathesque admire les magots.
[Sonnet de Jules Jouy]