Ce jour-là, lorsque je m'éveillai, vers trois heures du matin, j'étais couché sur la terre dure, brisé de lassitude, le visage couvert de sueur. Une nuit de juillet, chaude et lourde, pesait sur ma poitrine.
Autour de moi, mes compagnons dormaient, enveloppés dans leurs capotes ; ils tachaient de noir la terre grise, et la plaine obscure haletait : il me semblait entendre la respiration forte d'une multitude endormie. Des bruits perdus, des hennissements de chevaux, des chocs d'armes, s'élevaient dans le silence frissonnant.
(Les quatre journées de Jean Gourdon)