Tina resta debout.
- De quoi s'agit-il? demanda-t-elle.
- Ce n'est pas facile de dire une chose pareille, répondit Cooper. Joe est dans la panade. Il a tué sa femme.
Tina sursauta, la gorge nouée, le souffle coupé, ce fut plus fort qu'elle. Elle a beau savoir que son mariage était loin d'être parfait, elle imaginait mal Joe en meurtrier.
- Un accident?
- Difficile de tabasser quelqu'un à mort accidentellement à coups de batte de base-ball.
L'avocat y colla son grain de sel.
- Tout aussi difficile de fourrer un cadavre dans son coffre de voiture. Accidentellement .
Ah... L'humour British !
- Il faut que je parle à Cooper.
- Joe? Tu va bien? Où es tu?
- Il faut que je parle à Cooper, Sally.
- Je vais le chercher.
Il entendit crier "Poussin?". [...]
- Qu'est que t'as fait Joe? [...] (Cooper était déja au courant du meurtre commis par Joe)
Cooper reprit la parole :
- Seigneur, Joe, t'es foutu, jusqu'à la moelle. Qu'est ce qui s'est passé? Je veux dire, bon dieu, pourquoi es-tu allé faire une chose pareille, hein? [...]
- Peux-tu me trouver un avocat?
- Putain, t'en auras foutrement besoin, ça, je peux te le dire.
Joe rouvrit les yeux.
- Trouve-moi un avocat, dit-il.
- OK. Arrête de te faire tes cheveux, t'en as plus assez. Tu veux que je te représente?
- C'est d'un avocat que j'ai besoin, pas d'un comédien.
- Je proteste. J'ai passé presqu'un an en fac à étudier toutes ces conneries. Ça me fait mal de gaspiller tout ce savoir.
- Un avocat, Cooper.
- D'accord.
Joe appelle son pote Cooper (ou "poussin" pour Sally) de la prison de Kirkwall.
Il n'arrivait pas à dire ses mots.
Après un moment, Ruth les prononça à sa place :
- Elle s'est suicidée.
Debout sur la ligne d'arrivée, à serrer le lièvre contre votre poitrine alors qu'un lévrier de trente-cinq kilos sprinte droit sur vous. Le chien vous défonce le ventre comme un coup de bélier. Vlan. Joe eut du mal à retrouver sa respiration. Puis, haletant, toujours à bout de souffle, il dit comme ça :
- Elle ne ferait pas une chose pareille. Pas Gem. Pas ma fille.
- Le chauffeur de taxi qui vous a chargé à l'aéroport a déclaré que vous aviez un comportement menaçant.
- Vous lui avez déjà causé? Vous avez fait vite.
- Avez-vous menacé le chauffeur, monsieur Hope?
- Je suis plutôt baraqué. J'ai une présence physique qui ne passe pas inaperçue. Je peux comprendre que certains individus risquent de me trouver menaçant.
- Avez-vous menacé le chauffeur de taxi, monsieur Hope? oui ou non?
- Pas même le plus petit cheveu de sa tête.
- Comme vous le savez, intervient Monkman, le chauffeur était complètement chauve.
Joe Hope accusé d'avoir assassiné sa femme à tort est interrogé par le sergent Monkman sur un chauffeur de taxi qu'il ne connait manifestement pas.