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3.55/5 (sur 10 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) le : 30/10/1955
Biographie :

Jeremy Black est un historien britannique et professeur d'histoire à l'université d'Exeter.

Il est l'auteur de plus de 90 livres, principalement, mais pas exclusivement, sur la politique britannique au XVIIème siècle et les relations internationales.

Site : https://jeremyblackhistorian.wordpress.com/

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Hymne à Inana, déesse de la guerre et de l'amour.
13-19. Toi qui fais pleuvoir le feu sur le pays, toi qui es dotée des pouvoirs divins de An, dame qui chevauches une bête fauve, dont les ordres sont prononcés à l'égal des siens... Les grands arcanes sont tiens, qui peut les scruter ? Destructrice des contrées étrangères, tu donnes ta force à la tempête. Aimée d'Enlil, tu fais peser sur le pays une profonde terreur. Tu es au service des volontés d'An.
20-33. Ma Dame, à ton cri de guerre, les étrangers se prosternent. Quand l'humanité comparaît devant toi, dans un silence pétrifié devant le terrible éclat de ta tempête, tu saisis les pouvoirs divins les plus terribles. A cause de toi, la Porte des Larmes est grande ouverte, les hommes avancent sur le chemin de la Maison des Lamentations. Par ta force, ma Dame, les dents peuvent briser le silex. Comme une tempête qui s'élance, tu t'élances. Comme l'orage qui rugit, tu rugis. Avec Ishkur, tu tonnes. Tu épuises le monde sous tes pieds infatigables. On chante une lamentation sur le tambour balagn.
34-41. Ma Dame, les grands dieux Anuna s'égaillent devant toi dans les crevasses comme des chauves-souris. Ils n'osent pas soutenir ton terrible regard. Ils n'osent pas regarder ton terrible visage. Qui peut apaiser ton coeur enragé ? Ta colère dévastatrice est trop violente pour être apaisée. Ma Dame, est-il possible d'apaiser ton humeur ? Ma dame, ton coeur peut-il être réjoui ? Fille aînée de Sin, personne ne peut apaiser ta fureur.
II° millénaire av. J.C.
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VIII. Les genres hymniques.

Notre compréhension du corpus littéraire sumérien est grandement compromise par l'absence de toute ancienne tradition d'explication littéraire ancienne. Nous organisons le corpus à l'aide de catégories modernes nées bien des siècles après les oeuvres que nous classons, et selon une tradition littéraire entièrement différente. Nous considérons les compositions de ce groupe comme des "hymnes" parce que, thématiquement, elles sont en gros des poèmes célébrant un dieu.

Les scribes de Sumer, toutefois, ne percevaient pas ces compositions comme appartenant à un seul genre littéraire, mais les classaient en plusieurs groupes, en se servant d'une série de critères de leur cru. Deux grands types de critères peuvent être distingués : les formules de conclusion et les rubriques. On trouve les formules de conclusion à la fin et elles se réfèrent à la totalité du texte ; on peut y voir des désignations génériques d'époque. Elles adoptent la forme de phrase conclusive avec un nom divin : par exemple, le premier poème de ce chapitre est qualifié de "Adab de Ba'u" [du nom de la déesse à qui le texte est dédié.] Les rubriques sont des indications de brèves parties à l'intérieur d'un poème. Les parties définies par une rubrique correspondent à des unités littéraires, comme des strophes ou des stances.

En l'absence de textes interprétatifs explicites, nous en savons peu sur les critères de classement de ces compositions en divers types. Certains semblent assez cohérents en termes de traits formels et de thématique. Les compositions "adab" et "tigi" sont structurellement très cohérentes, et les deux sont des hymnes adressés à une divinité, associés à l'éloge d'un gouvernant. D'autres types montrent une plus grande diversité formelle et thématique. (Les "balbalé" et les "shir-namgala" dans ce chapitre illustrent bien ce point). Le fait que ces compositions furent cependant mises ensemble [sur les tablettes cunéiformes où elles figurent] montre que ces traits formels et thématiques s'accompagnaient d'autres critères pris en compte par les scribes. D'autres, liés à l'interprétation vocale de ces compositions [performance], que nous ne pouvons malheureusement pas retrouver à partir des écrits seuls, ont dû jouer un rôle important dans ces regroupements génériques.

p. 245
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De même que nous pouvons faire tout notre possible pour recréer les conditions originales d'interprétation de la musique européenne de l'âge baroque, en jouant sur des instruments du XVIII°s authentiques ou reproduits, en utilisant les intonations et les ornements originaux, motivés par un intérêt historique ou par l'idée qu'on joue ainsi une meilleure musique, pourtant, en fin de compte, nous ne pouvons pas écouter cette musique avec des oreilles de Baroques. Nous pouvons seulement faire l'expérience de la musique baroque, ou de la littérature de l'ancien Orient, en tant qu'expériences propres au monde moderne, au monde où nous vivons, comme un phénomène de la culture occidentale du XX°s, et il nous faut l'interpréter en ces termes-là. Même si les auteurs royaux des inscriptions monumentales de Mésopotamie s'adressaient à de "futurs" auditeurs ou lecteurs, de même que les auteurs des genres littéraires babyloniens recréèrent les formes, le contenu et le ton de ces inscriptions, il est certain toutefois que nous, au XX°s ap. JC., nous ne pouvons être les "auditeurs" ou les "lecteurs" à qui cette littérature fut explicitement ou implicitement destinée. Mais, grâce à une série d'événements historiques et d'accidents, nous sommes devenus ce public.

Traduit d'après la p. 49, 2.1.7, "The subjectivity of criticism".
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(La malédiction d'Agadé [Akkad] par les dieux.)
O cité, tu t'es jetée sur l'E-Kur [temple du grand dieu Enlil] ; c'est comme si tu t'étais jetée sur Enlil lui-même ! Que tes murs sacrés, depuis leur sommet, résonnent de cris de deuil ! Que ton sanctuaire Giguna* devienne un tas de poussière ! Que tes pilastres et leurs statues des dieux Lahama tombent au sol comme des jeunes gens pris de vin ! Que ton argile soit rendue à son marais primordial, qu'elle soit maudite par Enki ! Que ton grain soit rendu à son sillon, que ton grain soit maudit par Ezina** ! Que tes poutres de bois soient ramenées à leur forêt, que ton bois soit maudit par Ninilduma*** ! Que le boucher abatte sa propre femme, que tes bouchers de moutons abattent leurs propres enfants ! Que l'eau emporte le pauvre quand il cherche ... Que ta prostituée se pende à l'entrée de son bordel ! Que tes prêtresses nugig enceintes et les prostituées du temple avortent ! Que ton or soit acheté au prix de l'argent, que ton argent soit acheté au prix de la pyrite (?), et que ton cuivre soit acheté au prix du plomb !

*Giguna : autre nom de la déesse Inanna, déesse de l'amour et de la guerre.
**Ezina : déesse du grain.
*** Ninilduma : dieu des charpentiers.

p. 123 (premiers textes datant de 2900 av.J.C.)
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Le débat du Mouton et de l'épi de blé.

(Après que les dieux les ont créés), Mouton fut enfermé dans son parc, on lui donna de l'herbe et du fourrage à volonté. Pour Epi de blé on fit un champ, on lui donna la charrue, le joug et l'attelage. Mouton dans son parc était le berger de tous les parcs remplis de charmes. Epi dans son sillon était une belle jeune fille radieuse, et levant la tête hors du champ elle recevait toutes les bénédictions du ciel. Mouton et Epi avaient un aspect radieux.

Ils apportaient la richesse à l'assemblée. Ils donnaient sa subsistance au Pays. Ils remplissaient les ordonnances divines. Ils remplissaient les étables du Pays de bétail. Les granges du Pays étaient comblées. Quand ils entraient dans les maisons des pauvres qui sont assis dans la poussière ils apportaient la richesse. Partout où ils allaient, tous deux augmentaient les possessions de la maisonnée avec leurs cadeaux. Là où ils étaient, ils donnaient satisfaction ; là où ils s'établissaient, ils étaient bienséants. Ils réjouissaient le coeur de An et le coeur d'Enlil.

Ils burent du vin doux, ils apprécièrent la bière douce. Et quand ils eurent bu du vin doux et apprécié la bière douce, ils commencèrent à débattre dans la salle du festin.

Epi dit à Mouton : "Ma soeur, je suis meilleur que toi, et j'ai la préséance sur toi. Je suis la gloire des lumières du Pays. Je donne mon pouvoir au prêtre Sang-Ur-Sang - il remplit le palais de respect et les gens répandent sa renommée aux frontières du pays. Je suis le don des dieux Anuna. (...) Et toi, avec tes cabanes à moutons et tes laiteries répandues dans la steppe, peux-tu te comparer à moi ? Réponds-moi donc ! "

Alors Mouton répondit à Epi : " Ma soeur, que dis-tu donc ? An, roi des dieux, m'a fait descendre de son lieu sacré, ma demeure très précieuse. (...) Dans sa robe, mon habit de laine blanche, le roi se réjouit sur son trône. Mon corps resplendit sur la chair des grands dieux... J'avance en procession avec les prêtres vers mon repas sacré. Et toi, ta herse, ta charrue, tes sangles et tes courroies, tout cela peut être entièrement détruit. Que peux-tu répondre à ça ? Réponds ! "

pp. 227-228
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Epopées de héros et de rois.
Il n'est pas très facile de distinguer des dieux les héros légendaires caractérisés par leurs exploits dans plusieurs récits littéraires sumériens. Habituellement leurs noms sont écrits avec le même signe déterminatif qu'on emploie pour les noms divins, et l'on a des preuves documentées qu'ils reçurent un culte et des offrandes. Souvent, on les considérait comme des rejetons des dieux. Certains, comme Lugalbanda, étaient vus comme des héros civilisateurs qui avaient rendu service à l'humanité, tandis que d'autres, comme Gilgamesh, auraient régné dans les temps anciens sur des cités bien connues. C'est toutefois cette relation avec des lieux terrestres précis qui permet de caractériser des personnages que nous nommons héros.

p. 1
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Cruciale en toute littérature, mais particulièrement cruciale dans une littérature en une langue morte qui ne nous est plus directement accessible, est la distinction entre les métaphores vivantes (produits d'une "intention volontaire et calculée de l'auteur de créer une émotion" - Welleck / Warren) et les métaphores effacées, usées ou mortes, comme "le pied" d'une table, "le pied" de la montagne. L'importance de cette distinction est accrue par le désir des lecteurs de découvrir une originalité littéraire du premier type. Entre les deux, il y a une espèce d'images propres à un genre, à une génération ou à une période de la littérature, comme l'homérique "Aurore aux doigts de rose". "Pour les lecteurs modernes, certaines de ces images traditionnelles sont audacieuses et 'poétiques', alors que la plupart des autres sont affadies et faibles. L'ignorance, certainement, peut conférer une originalité imméritée aux premiers exemples d'une convention mal connue. En fait les métaphores étymologiques d'une langue, dont les locuteurs natifs n'ont pas conscience, sont toujours prises, par les étrangers sensibles à la littérature, pour des trouvailles poétiques individuelles" (Welleck / Warren). Une telle sensibilité à ce genre de distinction est un des problèmes le plus ardu de l'étude de l'imagerie sumérienne. Il n'y a aucun moyen fiable de savoir si l'apparition d'une image doit être considérée comme un événement spécial dans notre réception du texte, ou laissée de côté comme un élément sémantique neutre du lexique de la langue, ou rapportée (possibilité intermédiaire) aux éléments caractéristiques du style littéraire - une sorte de meuble - de ce genre ou de cette période.

Traduit de la page 56, § 3.2.2.1, "Live and dead images".
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Il s'agit ici d'une description des armes utilisées durant cette période et leur impacts je ne considère pas ce livre comme un atlas.

Si vous désirez connaître le type d'armement utilisé au XVIII siècle vous ne serez pas déçus.

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(Histoire du déluge : les grands dieux l'ayant décrété) An, Enlil, Enki et Ninhursanga firent jurer le secret à tous les dieux du ciel et de la terre, par le nom de An et d'Enlil. En ce temps-là vivait Zi-ud-sura (= Noé) le roi, le prêtre pur, humble, dévoué, révérant ... Il se tenait près du mur, et entendait (Enki) dire : "Paroi, paroi qui te trouves à ma gauche, ô paroi, je te dirai ces mots : écoute-les bien, prête attention à mes instructions. Un déluge va balayer le ... La décision de détruire toute l'humanité a été prise. Le verdict, la parole de l'assemblée divine, ne peut être révoquée. L'ordre donné par An et Enlil ne peut être annulé...."

p. 214
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(Le terrible oiseau géant) Anzu parle, essayant d'exprimer le terrible pressentiment qu'il ressent comme il approche de son nid, duquel ne vient aucun appel en réponse aux siens. Il craint qu'un sort fatal se soit abattu sur ses poussins, qu'il a laissés au nid. Pour décrire l'impression qu'il ressent presque de façon palpable, le poème emploie deux mots sumériens difficiles à traduire en anglais, NI (quelque chose qui ressemble au sentiment d'horreur sacrée, presque de la terreur), et SU-ZI, ("sentiment associé à la chair de poule"). Ces mots sont souvent utilisés pour décrire la présence et le sentiment de l'homme devant le divin.
p. 89, traduit par mes soins.
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