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3.67/5 (sur 8 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) le : 05/03/1963
Biographie :

Michel Biron est professeur titulaire, spécialiste de la littérature québécoise, de la littérature belge de langue française et du roman français de la fin du 19e siècle. Il dirige depuis 2002 la Chaire de recherche du Canada en littérature québécoise et littératures francophones. Ses travaux actuels portent sur l’histoire littéraire, la sociocritique et l’art du roman.

Source : http://litterature.mcgill.ca/biron.html
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Je mène une vie tranquille. Je vois peu de gens et trop encore à mon avis. Je n’aime pas l’« être ensemble », à mesure que je vieillis. Je n’ai rien à dire. Surtout quand on se connaît, sans être par ailleurs unis par les liens de l’amour ou de l’amitié, on n’a rien à se dire. C’est toujours la même chose. On tourne autour, et c’est inutile, ou on se bat, et c’est inutile. On est tellement différents, et la plupart des gens sont tellement fermés sur leur petit univers, que pas un mot n’y entre sans changer de sens, sans n’être plus vrai; que rien n’y entre. Ou bien on ignore l’univers de l’autre, ou bien on s’y oppose en bloc, et c’est pire. Mais les hommes aiment beaucoup mieux se battre qu’être seuls. Ou bien être aveugles; ne pas voir étant le moyen de toutes compromissions. Être ensemble, c’est se toucher par l’extérieur; se toucher par l’extérieur, c’est se battre. J’arrive à croire excessivement peut-être qu’il n’y a pas d’autre vie que l’intérieure, l’être et le connaître. Ce n’est pas que je méprise l’exubérance, la vraie, et les formes extérieures du mouvement et de l’exaltation. Mais ils ne m’intéressent que comme signes de l’être, de l’identité intérieure. Or la solitude est le commencement de la vie intérieure. Ceux qui n’ont pas été seuls, ils n’ont pas compris. Ceux qui n’aiment pas être seuls n’aiment pas comprendre.
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Un contrat moral lie l'écrivain à l'homme de tous les jours : on ne peut connaître celui-là sans s'intéresser à celui-ci.
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Décembre 1933

Mon amour,
Depuis hier, tu ne m’as pas quitté. Tu es comme du feu en moi. Je te veux, je m’ennuie, j’enrage. Je veux ta tête à caresser, je veux tes yeux à me brûler, je veux ton cœur à battre fort, je veux mon cœur à me faire mal, je voudrais ta main au fond de ma poitrine serrant mon cœur, et que tes ongles y pénètrent, qu’il saigne, il me semble que cela me ferait du bien, que cela me soulagerait, qu’il y a trop de sang, qu’il est gonflé. J’ai une espèce d’horrible envie de pleurer qui m’empêche de respirer. Et toi seule, ô ma mienne toi que j’aime, tu pourrais faire jaillir ces pleurs qui ne sortent pas de mes yeux d’enfant. Qu’est-ce que cette angoisse ? Ma Gertie, comme je t’aime ! C’est comme un désespoir, c’est comme une agonie. Mais je ne sais pas, je ne puis pas te dire, cela m’étouffe, je voudrais mourir, mais être toujours avec toi, toujours avec toi, toujours avec toi, respirer ton parfum, sentir ta chaleur, voir toujours tes yeux, mon amour, mon amour, devenir fou, n’importe quoi, mais toujours te voir, ne jamais te quitter jamais, jamais. On dirait que tous mes départs de toi, que toutes mes absences de toi, que tout cela me harcèle, comme une avalanche, que cela m’écrase, que j’y sombre. Et je n’ai plus rien que cette envie de pleurer, cet étouffement, et ce besoin de toi, à tout prix, mon amour, mon amour. Mais qu’est-ce que tu avais, ce midi, mon amour ? Je te revois, et je frissonne. Je ne sais pourquoi, je ne vois rien, je ne devine rien, et il me semble que je marche sur un gouffre, mais il fait noir, et je ne vois rien dans mon vertige épouvantable. Ah ! cela encore, cela encore nous est défendu de n’avoir pas de secret l’un pour l’autre, cela nous est fermé, comme tout le reste, comme on dirait toute la vie, de sorte qu’il me semble que nous sommes tout seuls, que des forces obscures nous menacent, nous enferment, nous paralysent : et je me lève en sursaut et je me retourne comme pour me défendre, et j’ai un goût obscur de tout renverser, de tout détruire, pour me retrouver enfin libéré, seul debout, sans plus de ces sottes entraves, toiles d’araignées qui finissent par nous étouffer à force de nous serrer toujours plus étroitement. Qu’est-ce que je dis ? Cela n’a pas de sens. Mais j’étouffe, j’étouffe. Pourquoi tu ne me tues pas ? Mon amour, mon amour. Ah ! que je ne t’ai pas apporté de bonheur ! Pardonne-moi ! Ah ! pourquoi n’es-tu pas ici pour m’aider à pleurer; j’étouffe ! Pourquoi est-ce impossible que tu me tues ? Je voudrais tant la mort et que ce soit toi qui me la donnes. Je t’adore, je t’adore, j’étouffe.

Ton tien
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Quand une pensée ou un sentiment ou une impression traverse ton âme et que cela semble une partie de toi-même, une parcelle de ta vie, retiens-la, exprime-la autant que tu peux, donne-lui la forme la plus belle, si tu peux très belle. Et qu’au moins, de toi qui passe il demeure ces mots, cette beauté formelle, ou toutefois ce désir de créer de la beauté. Pourquoi ? Je ne sais. Car tout est perdu, et il ne restera que ce papier qui sera détruit et que nul ne verra. Et moi-même qui le reverrai peut-être, je ne m’y reconnaîtrai qu’à peine et il ne me sera plus guère d’intérêt, n’étant plus que du passé dépassé ou écarté en route ! Pourquoi donc ? Pour la satisfaction d’avoir tiré de la mort, mais encore voué à une autre mort, car la mort prend tout, cette parcelle de ma vie ? Pour avoir la fierté d’avoir toujours tâché, et de chaque chose de mon âme, à faire du plus beau qu’il n’est, de quelque chose de flottant et qui coule, un instant fini et stable, de l’art ? De la Beauté ?
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Je suis infiniment triste et j’ai peur de devenir fou parce que ma tristesse est sans cause comme sans but, qu’elle vit comme d’elle-même et d’un besoin de bonheur qui m’échappe, parce qu’elle semble ne devoir jamais finir de me ronger mon triste cœur
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J’étais ce grand efflanqué, pâle comme un drap de coton jaune, qui porte sur les épaules, quoi qu’on en dise, autant que je me souvienne, une tête, plutôt petite (dans les petits pots, les bons onguents) surmontée d’une crinière respectable. Une face de cette tête, le devant, selon la coutume, est façonnée en visage où le nez un peu retroussé ressemble un peu à une petite noix. La mâchoire inférieure se creuse un peu sous la lèvre et le menton ressort légèrement. Les yeux ne sont pas grands mais vifs et intelligents. Enfin, une figure qui n’est pas jolie mais plutôt intéressante.
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On peut apporter à lire, écrire, etc. une intempérance plus coupable que celle de la chair. On y peut apporter une gourmandise illégitime...
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