Ce système [enseignement public et universités publiques] ne peut être réformé. Il est impossible pour les libéraux-libertariens de l’infiltrer et de prendre le contrôle du système d’éducation public, comme le purent les démocrates et socialistes lorsqu’ils remplacèrent les monarchistes.
Du point de vue du libéralisme classique, tout le système d’éducation financé publiquement ou par l’impôt doit être supprimé de la tête aux pieds. Et avec cette conviction, il est évidemment impossible pour quiconque d’y faire carrière dans ces conditions. Je ne pourrai jamais devenir président de l’université. Mes opinions font obstacle à une telle carrière. (p 30)
Au lieu de nous protéger, donc, l’Etat nous a livrés, ainsi que nos biens, à la foule et à ses instincts primaires. Au lieu de nous protéger, il nous appauvrit, il détruit nos familles, nos organisations locales, nos fondations privées, nos clubs et nos associations, en les attirant tous toujours plus dans sa propre orbite. Et en conséquence de tout cela, l’Etat a perverti le sens public de la justice et de la responsabilité personnelle et a engendré et attiré un nombre croissant de monstres et de monstruosités morales et économiques.
(p. 18)
[les] politiciens : ils peuvent être de grandes stars aujourd’hui, ils passent chaque jour à la TV et font l’objet de débats publics, mais cela est presque entièrement du fait qu’ils font partie de l’appareil d’Etat actuel et ses pouvoirs monopolistiques. Une fois ce monopole dissout, ces « stars » de la politique deviendraient ensuite des inconnus abstraits, car dans la vie réelle elles ne sont pratiquement que des moins-que-rien, des valets, des demi-esprits. Et seule la démocratie leur permet d’atteindre ces positions élevées. Livrés à eux-mêmes, laissés à leurs réalisations personnelles, elles sont, presque sans exception, totalement insignifiantes.
(p. 27)
En Europe, après la défaite de Napoléon, les pays étaient encore dirigés par des rois et des princes, et les élections et les parlements jouaient des rôles mineurs, et se limitaient en outre à un nombre extrêmement réduit de grands propriétaires. Aux Etats-Unis, de même, les institutions étaient dirigées par des élites aristocratiques réduites et le vote était limité du fait de sévères critères de propriété. Après tout, seules les personnes ayant quelque chose à protéger avaient lieu de diriger les agences assurant la protection.
(p. 21)
La première pierre centrale du programme [restauration ascendante de la propriété privée et du droit de protection de la propriété] devrait être d’essayer de restreindre le droit de vote pour les impôts locaux, en particulier sur les taxes et réglementations sur la propriété aux seuls propriétaires et propriétaires immobiliers. Seuls les propriétaires devraient être autorisés à voter, et leur vote ne peut être égal, mais en accord avec la valeur des parts possédées, et du montant des taxes payées.
C’est-à-dire similaire à ce que Lew Rockwell a déjà expliqué, qui s’est produit en certains endroits de Californie.
En outre, tous les employés du secteur public – enseignants, juges, policiers – et tous les bénéficiaires d’aides sociales, doivent être exclus du vote sur les taxes et réglementations locales. Ces personnes sont payées via l’impôt et ne devraient pas avoir mot à dire quant au montant de ces taxes. Avec un tel programme on ne peut pas gagner partout ; on ne peut pas gagner à Washington avec un programme de ce type, mais j’ose dire que cela peut être facilement fait en de nombreux endroits. Les endroits doivent être suffisamment petits et doivent avoir une bonne part de personnes décentes.
(p 34-35)
Sans contrainte locale par des autorités locales obéissantes, la volonté du pouvoir central n’est rien de plus que du vent.
(p. 37)
A ce jour, après moins d’un siècle de démocratie de masse, il n’existe plus d’élites naturelles ni de hiérarchies sociales vers lesquelles pouvoir immédiatement recourir pour protection. Les élites naturelles et les ordres sociaux et organisations hiérarchiques, c’est-à-dire des personnes et institutions inspirant une autorité et un respect indépendant de l’Etat, sont encore plus intolérables et inacceptables pour un démocrate et encore plus incompatibles avec l’esprit démocratique d’égalitarisme qu’ils furent une menace pour un roi ou un prince quelconque. Et pour cette raison, suivant les règles du jeu démocratiques, toutes les autorités et institutions indépendantes ont été systématiquement éliminées ou réduites à l’insignifiance via des mesures économiques. De nos jours, aucune personne ni institution hors de l’administration elle-même ne possède de véritable autorité nationale ni même régionale.
(p. 27)
L’Etat, supposé nous protéger, nous a rendu, en réalité, totalement impuissants. Il vole ses sujets de plus de la moitié de leurs revenus, pour les répartir selon les sentiments du public plutôt que selon les principes de la justice. Il soumet notre propriété à des milliers de réglementations arbitraires et envahissantes.
(p. 18)
Un président ne peut que démissionner de son poste, uniquement pour qu’il soit pris par quelqu’un d’autre. Mais il ne peut pas dissoudre le monopole de protection de l’Etat, car ce sont soi-disant les citoyens qui possèdent l’Etat, et non le président lui-même. Ainsi, en régime démocratique, l’abolition du monopole de justice et de protection de l’Etat nécessite soit qu’une majorité du public et de ses représentants élus déclarent aboli le monopole de protection de l’Etat et en conséquence toutes les taxes imposées, ou de façon encore plus restrictive, que littéralement personne ne vote et que le taux de participation au vote soit de zéro.
[…] il est inconcevable que la masse en majorité ou même en intégralité, s’abstienne ou renonce à exercer son droit de vote, qui n’est rien d’autre que profiter de l’occasion de piller la propriété d’autrui.
(p. 25)
Les princes et les rois étaient des dirigeants plutôt dilettantes, et avaient généralement une bonne dose d’instruction dignes d’élites naturelles, et un système de valeur les faisant agir assez souvent comme un simple bon père de famille le ferait. Les politiciens démocratiques, par contre, sont et doivent être des démagogues professionnels, devant être constamment attrayant même aux plus sordides – et ce sont typiquement des instincts égalitaires – car chaque vote est évidemment aussi bon qu’un autre. Et parce que les politiciens élus publiquement ne sont jamais tenus personnellement responsables des services publics officiels, ils sont bien plus dangereux, du point de vue de ceux voulant que leur propriété soit protégée et souhaitant de la sécurité, qu’aucun roi ne l’a jamais été.
(p. 16)