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4/5 (sur 3 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Trieste , le 14 juillet 1888
Mort(e) le : 3 décembre 1915
Biographie :

Scipio slapater est né à Trieste le 14 juillet 1888 d'une mère italienne et d'un père slave.
A partir de 1908 ayant obtenu une bourse de l'institut d'études supérieures de Florence, il s'installe alors dans cette ville où il se lie avec les écrivains de la revue "La Voce. Il prépare un thèse sur Ibsen et commence à écrire.
En 1913 il revient à Trieste et est nommé lecteur d'italien au Kolonial Institut de Hambourg où il demeurera jusqu'à la déclaration de la guerre en 1914.
En 1915, il se porte volontaire sur le front du Karst. Il est tué le 3 décembre 1915, sur le mont Podgora. Il avait 27 ans
Il restera l'auteur d'un seul livre, en dehors de sa thèse sur Ibsen et de textes publiés dans "La Voce", "Il mio carso" traduit et publié dans la collection l'Arpenteur sous le titre "Années de jeunesse qui vous ouvrez tremblantes..."
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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Scipio Slataper
Le karst est un pays de calcaires et de broussailles. Un cri terrible devenu pierre. Des roches grises de pluie et de lichen, tortueuses, fendues, acérées. Des broussailles arides.
De longues heures de calcaires et de broussailles. L'herbe est rêche. Bora. Soleil.
La terre y est sans paix, comme rapiécée. Aucun champ où elle puisse s'épanouir. Chaque tentative est rompue, s'effondre.
Des grottes froides et obscures. La même goutte d'eau emportant avec elle son butin de terreau, tombe, imperturbable, mystérieuse, depuis cent mille ans, pour encore cent mille ans.

Si les mots cherchent à se manifester en toi - alors embrasse les thyms sauvages qui tirent leur vie de la pierre! Tout ici n'est que mort et rocaille. Mais qu'une gentiane parvienne à lever la tête et à fleurir, elle contient toute la profondeur d'un ciel de printemps.
Presse tes lèvres contre la terre, et ne parle pas.
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Tout m'était fraternel. J'aimais les papillons amoureux empêtrés dans la trame noirâtre d'un chêne, battant désespérément des ailes en une pluie de poussière blanche, la belle araignée de velours aux pattes sèches qui déroulait dans l'air tremblé son fil argenté pour qu'il vienne s'accrocher au duvet collant d'une feuille ; elle sondait avec sa fine patte le fil avant de s'y élancer franchement pour tisser sa toile. A l'intérieur de ma main, une mouche que j'avais capturée au vol bourdonnait désespérément. Je caressais une chenille, fraîche et lisse, qui se froissait comme un petite feuille morte ; je retenais prisonnière par ses longues ailes bleutées la libellule ; je plongeais le bras dans l'eau pour en ressortir brusquement un petit crapaud au ventre jaune et noir ; l'abdomen d'une guêpe essayait de se tordre contre mon doigt et d'y accoucher de son dard.... p 48
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A l'intérieur de nous s'accumulent d'innombrables nausées, des dégoûts, qui un jour ressurgissent et viennent empester l'air que nous respirons. Rien alors de plus assommant que de devoir s'habiller, manger, se lever de sa chaise, rien de plus inutile; mais mieux vaut ne pas troubler les usages et mettre un pied devant l'autre, puisqu'on nous a montré qu'il fallait marcher.
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Et j'aime ces femmes du karst qui serrent entre les dents, contre la bora, la pointe de leur grand foulard, et descendent en groupes à la ville, avec sur la tête la grande cruche étamée tout emplie de lait chaud. Et la rayure blanche de l'aube, et la brûlure douloureuse de l'aurore à travers les brumes de la ville. Ici, tout n'est qu'ordre et travail. A Puntofranco, six heures du matin, le pilote de garde transi, les yeux troublés de fatigue, salue le préposé aux clés qui ouvre les portes de l'entrepôt. Les grands boeufs bruns et noirs tirent lentement des wagons vides jusqu'aux paquebots arrivés la veille au soir; et lorsque les wagons sont en place, à six heures dix, les débardeurs se disséminent à travers les hangars. Ils ont en poche leur pipe et un morceau de pain. Un chef d'équipe monte sur une passerelle de déchargement, et autour de lui s'agglutinent plus de deux cents hommes, leur livret de travail à bout de bras, qui crient pour être embauchés; le chef d'équipe arrache, en choisissant rapidement, autant de livrets qu'il lui est nécessaire, puis il s'éloigne suivi de ceux qu'il vient d'embaucher. Les autres restent silencieux, et se dispersent à nouveau.(...)
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Années de jeunesse, qui vous ouvrez tremblantes comme les corolles des violettes dans la neige, où voulez-vous donc, si joyeuses, me transporter? Je lève les bras et les rabaisse frénétiquement comme si j'avais des ailes et qu'à chaque battement, mes dents se saisissaient d'une matière plus légère et tellement diaphane que mon âme se dilatait pour former l'aube d'une nouvelle vie. Et je bondis à même le sol, sitôt renvoyé par la montagne elle-même qui m'aide et me comprend. Je descends.
La bora me fouette le dos par rafales, et je dévale comme une cascade légère. Les pierres roulent et voltigent en grondant. Chaque pas est toujours neuf, à tel point que si mon pied rencontre une trace, il se détourne et se déporte. Descente. La poitrine éperonne l'air. Descente, en glissant : envol jusqu'à la branche suivante, jusqu'à la touffe d'herbe qui -effleurée d'un doigt- me maintient sur mes pieds.
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Et nos grands paquebots lèvent l'ancre pour Salonique, ou Bombay. Demain, les locomotives tonitruantes ébranleront le pont de fer sur la Moldau, jouant à cache-cache avec l'Elbe jusqu'au coeur de l'Allemagne.
Nous aussi nous obéirons à notre loi. Nous voyagerons, nostalgiques et perplexes, poussés par des souvenirs impatients qui jamais ne seront tout à fait les nôtres.
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les doigts écartés, je pénètre dans l'eau de la mer, comme dans des cheveux de femme souples et résistants, et je me renverse et fais la planche pour me reposer. Les petites vagues frôlent mon oreille d'un murmure, comme parle le cœur d'une femme à l'amant couché sur elle.
Je regarde à l'entour la mer moutonne sous le soleil. Son âme est calme et sereine ; la mer s'étend sur la plage onduleuse et elle se berce en se chantant des paroles puériles ; elle cherche avec des doigts d'enfant les petits coquillages et les crabes sur le sable du rivage.
Je me repose sur la mer. Des nuages blancs glissent dans le ciel, vers ailleurs. Si je lève un peu la tête, je vois trembler les oliviers de Muggia. Rien d'autre : le repos est vaste, infini.
Une barque déploie sa voile lentement, penche un peu, hésite, puis elle part recueillant le peu de brise. Je suis ici, porté par le balancement lent des vagues frémissantes.
Que la mer m'emporte bien loin, que je ne voie plus rien que la mer et le ciel, et que tout soit paix et silence. J'ouvre la bouche, entre mes dents pénètre l'eau salée, et mon corps se laisse couler lentement dans la mer
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il est nécessaire de mourir. Il n'y a qu'une seule chose d'indispensable : être
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le rêve fleuri de ma nuit s'envole quand la rosée de la prime aurore le touche
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toutes les choses sont vraies ; mais certaines arrivent dans le présent
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