les doigts écartés, je pénètre dans l'eau de la mer, comme dans des cheveux de femme souples et résistants, et je me renverse et fais la planche pour me reposer. Les petites vagues frôlent mon oreille d'un murmure, comme parle le cœur d'une femme à l'amant couché sur elle.
Je regarde à l'entour la mer moutonne sous le soleil. Son âme est calme et sereine ; la mer s'étend sur la plage onduleuse et elle se berce en se chantant des paroles puériles ; elle cherche avec des doigts d'enfant les petits coquillages et les crabes sur le sable du rivage.
Je me repose sur la mer. Des nuages blancs glissent dans le ciel, vers ailleurs. Si je lève un peu la tête, je vois trembler les oliviers de Muggia. Rien d'autre : le repos est vaste, infini.
Une barque déploie sa voile lentement, penche un peu, hésite, puis elle part recueillant le peu de brise. Je suis ici, porté par le balancement lent des vagues frémissantes.
Que la mer m'emporte bien loin, que je ne voie plus rien que la mer et le ciel, et que tout soit paix et silence. J'ouvre la bouche, entre mes dents pénètre l'eau salée, et mon corps se laisse couler lentement dans la mer
il est nécessaire de mourir. Il n'y a qu'une seule chose d'indispensable : être
le rêve fleuri de ma nuit s'envole quand la rosée de la prime aurore le touche
toutes les choses sont vraies ; mais certaines arrivent dans le présent