Quelques œuvres de Velázquez ont souffert du fait des restaurateurs, soit à cause de leur trop grande confiance dans des moyens techniques de plus en plus perfectionnés, soit en raison de certaines idées préconçues (voir catalogue n° 7, 12 et 106).
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Les restaurateurs n'ont pas toujours compris que, pour cet artiste, les variations de texture des pigments importaient autant que les variations du coloris, et que la légèreté de touche de certaines parties d'une oeuvre est voulue, tandis que sur le reste de la toile, la pâte est plus pleine, même si elle n'est pas uniforme.
Pour autant que nous sachions, Quevedo fut le premier, sinon à déceler, du moins à dire, que le naturalisme de Velázquez n'avait pas pour objet la ressemblance physique alors usuelle, mais qu'il savait doter de traits conceptuels sa vivante description de la figure humaine.
De nos jours, en termes artistiques, bodegón est presque synonyme de nature morte. Au temps de Velázquez, ce mot avait conservé de fortes connotations avec son sens premier de cabaret, voire de gargote, et s'appliquait généralement à des compositions groupant un ou deux personnages du menu peuple et représentant de la nourriture, des boissons et de la vaisselle de table.
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En fait, l'apparition de la nature morte en tant que genre spécifique remonte à la fin du 16e ou au début du 17e siècle en Italie, en Espagne, dans les Flandres, en Hollande et en France.
Émile Bernard résume à son tour pourquoi Velázquez impressionne et intrigue tant les artistes modernes : Il est à la fois le technicien le plus fécondant et l'esthéticien le plus dangereux. Il faut l'étudier pour apprendre à bien peindre : il faut l'oublier pour devenir artiste.
L'incendie qui ravagea l'Alcazar de Madrid en 1734 détruisit dix ou douze peintures de Velázquez et en endommagea de nombreuses autres, parmi lesquelles les chefs-d'oeuvre que sont Bacchus et Les Ménines (catalogue n° 41 et 124)
C'est le mérite de Pacheco, en tant que connaisseur et pédagogue, de pas avoir laissé ses conceptions passéistes lui masquer le présent, et d'avoir su apprécier la saveur de ce nouveau naturalisme dont Velázquez , avec l'ardeur de sa jeunesse, se faisait l'adepte. Mais ce brillant jeune homme était également un créateur-né, et s'il saisit le sens de la modernité de son temps, il ne la considéra pas comme un but, mais comme un point de départ, vivifiant, qu'il ne tarda pas à dépasser.
Velázquez fut engagé officiellement au service du roi le 6 octobre 1623, au salaire mensuel de vingt ducats, comportant obligation de peindre toutes oeuvres qui viendraient à lui être commandées. Dès avant la fin de ce mois, Phillipe améliora les conditions financières du contrat et ordonna que, en sus de son salaire, Velázquez serait payé pour chacune des oeuvres qu'il exécuterait en sa qualité de peintre du roi.
De nos jours, en termes artistiques, bodegón est presque synonyme de nature morte. Au temps de Velazquez, ce mot avait conservé de fortes connotations avec son sens premier de cabaret, voire gargote, et s'appliquait généralement à des compositions groupant un ou deux personnages du menu peuple et représentant de la nourriture, des boissons et de la vaisselle de table.
Si le caravagisme représentait l'essence même de la modernité pour les génération de Velázquez , ses premières oeuvres attestent qu'il le dépassa rapidement. Au contraire de Caravage, Velázquez utilise une lumière diffuse, nuancée de vert, nimbant de fluidité les personnages et les objets, qui fait ressortir dans leurs différences de textures.
Tout au long de sa vie Velázquez utilisa non seulement une palette très étendu mais aussi la variété des textures offertes par les pigments pour exprimer dans sa peinture la dualité divinité-humanité, qui détermine la puissance de son univers pictural.