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4.13/5 (sur 8 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Tulsa en Oklahoma , le 17/06/1942
Biographie :

Ronald Wayne Padgett, connu sous le nom de Ron Padgett né le 17 juin 1942 à Tulsa en Oklahoma, est un poète, essayiste, traducteur et éditeur américain que les critiques disent appartenir à l'École de New York, alors qu'il prétend le contraire. Il sera élu Chancelier de l'Academy of American Poets en 2008, il remplira sa charge jusqu'en 2013.

Source : wikipedia
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
LE PÉRISCOPE
  
  
  
  
« Je »
est une façon de voir les choses comme
à travers un périscope
par lequel arrive la peur
ou la satisfaction du capitaine
et de l’équipage quand l’ennemi est pulvérisé.

Ensuite on plonge, on plonge
se cacher tout au fond,
on rentre en soi-même comme des animaux
dont la mémoire a perdu les choses
qu’ils ont tuées et ce qu’ils sont,

quel grand cadeau et quelle terreur plus grande encore
quand l’animal et l’ange s’unissent derrière une étoile
le maigre « je » passe doucement dans le noir.


/Traduction Claire Guillot
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L’ABÎME
  
  
  
  
Après un dérapage nous nous arrêtons au bord
de ce qui s’avère être un précipice,
notre souffle s’élève et tombe lentement dans l’abîme.
L’abîme a tellement faim qu’il accepte même le souffle
– il répond d’un « merci » profond et caverneux –
l’abîme vide de tout sauf de chagrin.

Nous mettons la voiture au point mort,
nous sortons et la poussons vers le précipice.
Cette fois l’abîme renvoie un rot satisfait.
Nous vidons nos poches, nous enlevons nos vêtements
et jetons le tout par-dessus bord.

Mais nous ne nous y jetterons pas.
Nous ne le ferons jamais, car rien de ce qui tombe dans l’abîme
n’atteint jamais le fond.


/Traduction Claire Guillot
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MARGUERITE AMÉRICAINE


Rien ne se passe
de la façon
que l’on croit.
Prenez cette petite fleur
dans mes mains et laissez-la
suivre les pensées qu’elle vous inspire.
Et alors elle pousse
et prend la tête
de Marguerite la vache qui parle,
c’est ma grand-mère jeune
qui grandit et porte
un déshabillé rose elle est tombée
du ciel qui était
d’un bleu clair et pur
dans un n’importe où
que tu appelais ton chez-toi
qui a déménagé
de dessous toi
dans la lente
rotation de la sphère
que tu appelles une étoile,
une fleur, un esprit.
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Mangez une orange chaque matin.
Soyez gentil. Vous serez plus heureux.
Faites monter votre pouls à 120 pulsations par minute pendant vingt minutes d'affilée, quatre à cinq fois par semaine en faisant une activité de votre choix.
Espérez tout. N'attendez rien.
Occupez-vous d'abord des choses qui sont à portée de main. Rangez votre chambre avant de sauver le monde. Ensuite, sauvez le monde.
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Le poète en oiseau immortel


Il y a une seconde le battement de mon cœur s’est tu
et j’ai pensé : « ce n’est pas le bon moment
pour mourir d’une attaque, au
beau milieu d’un poème », puis je me suis rassuré
à l’idée que personne à ma connaissance
n’est jamais mort en pleine écriture
d’un poème, tout comme les oiseaux ne meurent jamais en plein vol.
Je crois.
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Choses merveilleuses


Extrait 2/2


Ainsi j’ai dormi tard ces temps-ci, sans vêtement dessus
Le sol       donc très tôt       si l’on considère le sol
Comme formé d’oiseaux qui sont en vol et je suis
Sens dessus dessous n’est-ce pas grandiose d’être grandiose

Sérieusement j’ai cette maladie (hola) psychique

            qui me pousse à faire des choses

                     sans cesse et puis adieu

Droit vers les extrémités
D’un ongle manucuré
Là où c’est profond et noir      et vert      et silencieux

Où je peux aller à ma guise
M’asseoir et tapoter

                 Mon front contre le coucher du soleil

Quand celui-ci enlève son uniforme
Et nous voyons qu’il est Dieu

Dieu sors d’ici

Et il s’enfuit pépiant et pouffant dans sa main

Et c’est une chose merveilleuse

                   un tuba qui est pâturé de jacinthes

est une chose merveilleuse

              c’est ce que je désire faire


Vous conter des choses merveilleuses


//Traduit de l’anglais (américain) par Jean-René Lassalle.
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À WOODY WOODPECKER


Je t’aime, Woody,
quand tu picotes
la tête
d’un méchant
et ris et t’envoles
loin bien vite,
des traits rapides
dans l’air
et des nuages d’une invisible
poussière qui se dissipe,
j’aime ta façon
de durer sept minutes seulement :
on ne s’ennuie jamais !
Le cœur a sept minutes
avec Woody Woodpecker,
sept minutes d’extase pure.
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Choses merveilleuses


Extrait 1/2

Anne qui êtes morte   et que j’aimais de manière plutôt sotte
            je pense à vous souvent
buveur de l’opium chaste et doux
                        oui je pense à vous
avec peu dans l’esprit


comme si j’étais devenu un idiot désarmé


            Observant gazouiller les oiseaux farfelus

         Qui habitent l’air


Et chevauchent nos ondes radio


//Traduit de l’anglais (américain) par Jean-René Lassalle.
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Il est presque insupportable


que les gens soient si différents de nous
chaque fois que nous levons le voile

dans lequel oscillent les lilas
et leurs yeux demeurent fixes

parmi les tournoiements et les inclinaisons
comprimées de leurs esprits comme s’ils

montaient en spirale à travers le temps
jusqu’à nous heurter et notre coupe

déborde enfin, bien qu’en soit clair
le liquide et amer son goût

à nos langues étroites. Et nous
nous réjouissons juste un instant

pour plaisanter une éternité dans laquelle
nous savons que nous ne frétillerons pas

dans la satisfaction car le voile que nous soulevons
est notre propre peau, une bâche au vent.

//Traduit de l’anglais (américain) par Jean-René Lassalle.
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ALBUM
  
  
  
  
Les images mentales que je conserve de mes parents
et de mes grands-parents et de mon enfance
commencent à se briser en petits morceaux,
soufflés loin de moi dans l’espace vide,
par le même vent qui m’aspire là-bas si doucement,
si doucement qu’il ne dresse pas un seul de mes cheveux sur ma tête
(il faut dire qu’il n’y en a plus beaucoup à dresser).

L’idée de la mort comme la fin m’est aujourd’hui plus difficile à supporter.
Autrefois j’avais tendance à me demander
pourquoi les gens jugeaient la vie tragique ou triste.
N’est-elle pas également comique et drôle?
Et par-dessus tout, n’est-elle pas étonnante et merveilleuse ?

Oui, mais seulement si on l’a.
Et je commence à ne plus l’avoir.
Les photos se désintègrent, comme si leurs molécules disaient « J’en ai assez »,
prêtes à s’en aller former une nouvelle configuration ailleurs.
Elles nous trahissent, ces particules, nous qui tes avons tant aimées.
Elles nous traitent comme des moins que rien.


/Traduction Claire Guillot
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