WILLIAMS.
Quand je suis revenu dans mon pays, n’ai-je pas trouvé mon père mort !
BLONDEL.
Il était peut-être bien vieux ?
WILLIAMS.
Ah ! ce n’est pas de vieillesse ; il avait été tué par un gentilhomme des environs, pour un lapin qu’il avait tiré sur ses terres. J’apprends cela en arrivant : je cours trouver ce gentilhomme, et j’ai vengé la mort de mon père par la sienne.
BLONDEL.
Ainsi voilà deux hommes tués pour un lapin.
Votre mère, fille d'un gentilhomme voisin, a été ma seule et unique passion. Dans l'âge où l'on ne choisit pas, j'ai eu le bonheur de bien choisir.
Acte II Scène III
M. Vanderk
fils
Quelle fatalité ! je ne voulois pas sortir ; il sembloit que j'avois un pressentiment. Les commerçants.... les commerçants.... c'est l'état de mon père, et je ne souffrirai jamais qu'on l'avilisse.... Ah, mon père ! mon père ! un jour de noce ! je vois toutes ses inquiétudes, toute sa douleur, le désespoir de ma mère, ma soeur, cette pauvre Victorine, Antoine, toute une famille. Ah. Dieux ! que ne donnerois-je pas pour reculer d'un jour, d'un seul jour ; reculer.... (Le père entre, et le regarde.) Non sertes, je ne reculerai pas. Ah, Dieux ! (Il aperçoit son père, il prend un air gai.)