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3.33/5 (sur 3 notes)

Né(e) à : Bratislava (Slovaquie) , 1950
Biographie :

D'origine slovaque, Irena Brezna est arrivée en Suisse en 1968 et vit désormais à Bâle où elle a étudié les langues slaves, la philosophie et la psychologie à l'Université.
Elle travaille comme journaliste et écrivaine depuis 1982 et a publié de nombreux reportages (notamment sur la Tchétchénie).

Source : http://www.payot.ch
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque le Jour du travail approche, l’Etat nous offre de petits drapeaux en papier, que nous collons aux vitres. A droite est collé le drapeau national, à gauche le drapeau de notre grand ami, car nous ne sommes jamais seuls. Le Jour du travail, nous portons des banderoles où il est écrit que nous sommes liés éternellement à notre grand ami. C’est comme lorsque grand-mère parle des temps pré-pré-préhistoriques, sauf que grand-mère pense éternellement vers l’arrière et les prolétaires pensent éternellement vers l’avant. Nous sommes coincés entre deux éternités et avons peur de la guerre nucléaire. Outre-mer, il n’y a pas de travail : les prolétaires font la file devant les bureaux de placement, comme nous lorsqu’arrive le papier de toilette. Mais tandis que nous en obtenons quelques rouleaux, les prolétaires outre-mer, eux, ne reçoivent pas le moindre rouleau de travail. Leurs gouvernants exploitent les chômeurs pour leur faire construire la bombe atomique qu’ils veulent lancer sur nous. De tels prolétaires sont inconscients : ils se laissent faire au lieu de jeter avec nous la bombe nucléaire sur leurs gouvernants, dit le camarade directeur.
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"La modestie était la tenue d'apparat du pays. Quand les riches sortaient de leurs villas, ils portaient des pullovers gris déformés et des jeans délavés. Si quelqu'un se faisait remarquer dans la foule par des couleurs clinquantes, c'était forcément un réfugié sans goût."
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"Quand les gens d'ici se plaignaient qu'ils n'avaient plus d'argent, je leur offrais ma petite monnaie. Mais en fait, ils voulaient dire qu'ils n'avaient plus d'argent liquide et qu'ils ne voulaient pas toucher à leur compte épargne."
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"Avec les étrangers, on parlait fort, ils étaient considérés comme durs d'oreille. Handicapés en tout cas, et envers les handicapés, l'on faisait preuve de bienveillance. La pédagogie pour handicapés était très développée. On ne les cachait pas dans des chambres obscures, on les sortait en groupe, chacun au bras d'un accompagnant. La faiblesse des autres était digne d'affection. Mais pour peu que les faibles prennent par trop de forces, on leur retirait cette affection."
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En route vers le sommet, mes accompagnateurs cherchaient des écriteaux pour être sûrs de capter ce qui était interdit. Ils n'en trouvèrent pas et furent désemparés. Avaient-ils le droit de quitter les sentiers pédestres, de traverser un pré fauché, de se baigner dans l'étang ? [...] Enfin apparut un panneau d'interdiction, une promesse, élancée comme une jeune femme, joliment entourée de rouge, à l'écriture épaisse et noire. Ils me la lurent, triomphants."
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"Je courais les fêtes pour me remplir la panse de convivialité. Mais une fête était le prolongement sans couture du travail. Les invités avaient été informés par écrit de son début et de sa fin souhaitée. [...] Un invité se joignait-il à la fête sans y avoir été convié, on qualifiait cela d'invasion. On avait intérêt à annoncer ces plans guerriers : dans trois semaines je viendrai vous envahir, disait-on quand on vous menaçait d'une visite."
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"Chez nous, on visait quelque chose au hasard, incrédule, et si on tapait dans le mille, c'était une fête, si on n'y arrivait pas, c'était la faute de la dictature, à ce crapules, là-haut. En démocratie, la vie était dure. Une tâche était-elle accomplie, on faisait non pas une fête, on mettait sur pied un suivi, une opération intraduisible dans ma langue."
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"Les indigènes avaient l'habitude de discuter comme s'ils étaient préposés aux renseignements :
- Quand es-tu arrivée, où habites-tu, à quelle heure pars-tu et où exactement ?
Plusieurs savaient par cœur des horaires entiers de train et de bus."
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"Si les sans abri avaient été en plastique lisse multicolore, on les aurait époussetés, étiquetés et dorlotés jusqu'aux soldes. Par manque de chance, ils vivaient encore et ne brillaient pas."
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"Les dialectes n'aimaient pas la radicalité d'un "je t'aime". "I ha di gärn", l'expression du sentiment le plus fort s'utilisait aussi pour parler du birchermuesli."
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Ils ont écrit sur des écrivains....

Ronsard a écrit trois volumes de vers pour trois femmes différentes. La première et la dernière, Cassandre et Hélène, ne l’approchèrent point ; l’une parce qu’elle était trop belle et l’autre parce qu’elle était hideuse. C’est du moins ce qu’en disent ceux qui les ont connues ; mais Ronsard, ne voulait rien d’elles que leurs noms à mettre en sonnets, fit Cassandre plus belle encore que Cassandre, et daigna donner à Hélène tout ce que Dieu lui avait refusé. Aussi nous les voyons toutes deux incomparables.

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