Je mettais tous mes soins à détourner la conversation sur la beauté du paysage. Derrière le château, une allée de tilleuls plusieurs fois centenaires se déroulait avec la majesté d'une oraison funèbre, et les jardins exhalaient la gloire surannée des jardins de Versailles. Mais de nos fenêtres, à droite, nous apercevions d'âpres rivages, une mer hérissée d'îlots, une mer froide, verte, où par les beaux jours ondulaient des silhouettes de pins, souvent brumeuse, et que des voiles traversaient comme des apparitions de choses molles, des fantômes de poisson, des pantins fatigués au bout d'un fil invisible.
Le moyen de douter de l'avenir, quand on entend sourdre sous ses pas des promesses d'abondance?
Dans la première partie de son livre, M. Laumonier s'est proposé de retracer l'évolution de l'oeuvre lyrique de Ronsard. « Tâche laborieuse, mais non pas inglorieuse ! » disait Brunetière qui se tenait au courant de ses travaux. En effet, tous les remaniements que le poète a fait subir à ses vers en compliquent la bibliographie et rendent fort malaisé d'en débrouiller la succession chronologique.
J'avais connu le Japon au moment où, silencieusement, il préparait sa revanche contre les Européens qui lavaient forcé de lâcher la Chine et le prix de ses victoires. Seule, une grande guerre, où il battrait une nation européenne, pouvait lui assurer la liberté de ses allures dans l'Extrême-Orient.
Sa vieille société ne s'ouvrait qu'en craquant aux idées étrangères. Tout semblait menacé : le prestige de l'Empereur, le principe d'autorité, la morale traditionnelle, la conception de la famille, la production artistique et les belles manières.
Quand on parle de ce qui arrivera demain, dit un proverbe japonais, les rats du plafond rient. Les représentants de l'Europe ont souvent fait bien rire les rats des maisons japonaises.
Le poète doit être un savant que les dieux inspirent. Il n'écrit pas pour la multitude qui ne pense ni ne parle comme lui. Pourquoi lui demander d'être clair?