Je mettais tous mes soins à détourner la conversation sur la beauté du paysage. Derrière le château, une allée de tilleuls plusieurs fois centenaires se déroulait avec la majesté d'une oraison funèbre, et les jardins exhalaient la gloire surannée des jardins de Versailles. Mais de nos fenêtres, à droite, nous apercevions d'âpres rivages, une mer hérissée d'îlots, une mer froide, verte, où par les beaux jours ondulaient des silhouettes de pins, souvent brumeuse, et que des voiles traversaient comme des apparitions de choses molles, des fantômes de poisson, des pantins fatigués au bout d'un fil invisible.