Sur le marché de l'art contemporain, le développement des nouvelles technologies fait éclater la contradiction entre unicité et multiplicité, rareté et abondance, art et industrie culturelle. Les stratégies de valorisation passent par la recréation de nouvelles raretés. Elles impliquent que les nouveaux supports soient utilisés à rebours de leurs possibilités technologiques et que les "pièces" , les installations, les photographies, les bandes vidéo ne soient pas produites au delà d'un certain seuil numérique. C'est une des raisons pour lesquelles les marchés et les mondes de l'art maintiennent la signature de l'artiste, en même temps qu'ils réclament une redéfinition juridique de l'originalité et des droits d'auteur.
Les galeries qui défendent l'art le plus moderne optent en général pour la sobriété, la moquette neutre ou le tapis-brosse, les murs nus, l'éclairage fonctionnel, l'absence de meubles : l'objectif n'est pas d'impressionner le visiteur par la richesse cossue du décor, mais de délimiter un espace privilégié par lequel l'art puisse acquérir, même pour le regard le moins fervent et l'esprit le moins mystique, la dimension du sacré.
Je suis allée voir un collectionneur, il m'a dit voici ma collection. Il me tend un paquet de fiches. C'est une démarche qui m'a fasciné [...] Il faut qu'il n y est rien pour que cela commence à m'intéresser. Le rien me fascine